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204                      L'ACADÉMIE DE LYON

pté par Chinard ? C'était un botaniste, mais surtout un grand
agronome auquel notre Société d'agriculture a rendu un
légitime hommage en gravant son image sur ses jetons (1).
Le nom de l'abbé Rozier me rappelle celui de deux autres
abbés lyonnais contemporains et non moins célèbres : l'abbé
Bossut, associé de l'Académie et l'abbé Morellet.
   Comment oublier et comment entreprendre de louer les
trois de Jussieu? Tous trois, Bernard, Joseph, Laurent étaient
de Lyon et tous trois associés de l'Académie.
   Je passe aux littérateurs , aux poètes et aux artistes.
J'étonnerais bien ceux qui, dans leur ignorance de notre
histoire, ne nous connaissent que par notre industrie ,
si j'énumérais tous les poètes que Lyon a produits depuis
Louise Labbé jusqu'à nos jours. Mais je veux m'en tenir à
l'Académie et au XVIIIe siècle. En ce temps-là quel acadé-
micien n'était pas un peu poète? Magistrats, médecins, jé-
suites, physiciens, mathématiciens même, tous faisaient des
vers, des vers latins à défaut de vers français, et des dystiques
à défaut de quatrains. Cependant, Messieurs, ne rions pas de
cette manie poétique de nos pères. Quand nous voyons au-
tour de nous s'étendre le dédain et l'abandon des choses de
l'esprit, n'avons-nous pas à regretter même le bel esprit et
les petits vers du XVIIIe siècle ?
   Parmi nos poètes, tâchons d'oublier Gacon qui ne nous
fait pas beaucoup d'honneur, et dont Lamotte disait : qu'il
n'y a rien à gagner avec les gens qui n'ont rien à perdre ;
mais ne dédaignons pas Bordes et Vasselier. Bordes et Vas-
selier, souvent cités et loués dans les lettres de Voltaire,
réussirent si bien dans cette poésie légère, qu'il avait mise à
la mode, que plusieurs fois leurs vers eurent l'honneur d'être
  (1) L'abbé Hozier mourut pendant le siège, écrasé dans son lit par une
bombe, et avec lui périrent les matériaux destines à l'achèvement de son
grand ouvrage sur l'agriculture dont neuf volumes étaient déjà publics.