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202 L'ACADÉMIE DE LYON nité attira et retint à Lyon un certain nombre de Jésuites remarquables par leur science ou leur esprit, mathémati- ciens, érudits, beaux esprits, poètes en français ou en la- tin et grands amateurs, ce dont nous leur savons gré, des let- tres païennes. Plusieurs eurent l'honneur de faire partie de l'Académie. Après les pères Fellon et Saint-Bonnet nous pou- vons citer, entre plusieurs autres, les pères Vitry, Beraudet Colonia (1). Le P. Vitry est un des principaux rédacteurs du Diction- naire et du Journal de Trévoux, où il est fait si souvent mention des travaux de l'Académie de Lyon. Le P. Béraud a été le maître de Bossut, de Montucla, de Lalande, tous de Lyon ou de nos environs, et qui forment une chaîne de grands mathématiciens, à partir de Désargues, l'ami de Descartes, le précurseur de Monge et de la géomé- trie descriptive, jusqu'à Ampère le plus grand de tous. Plus célèbre est le P. Colonia, érudit et archéologue, auteur de l'Histoire littéraire de la ville de Lyon. Avec Jacques Spon, avec le P. Ménestrier, avec François Artaud, le P. Colonia est un de ceux qui ont jeté le plus de jour sur notre histoire et nos antiquités. Depuis le XVIIe siècle jusqu'à notre temps , jamais l'archéologie n'a cessé d'être en honneur parmi nous. Et en effet, est-il un champ plus riche pour elle que cette ville antique où se sont amoncelés tant de précieux restes de la domination romaine, du christianisme naissant et du moyen âge! Il y a un Lyon souterrain (2) comme il y a une Rome sou- terraine, et tous deux également ont eu d'habiles et de sa- vants historiens. (1) On peut voir dans le premier volume de l'histoire de M. Dumas les notices biographiques de tous les académiciens que je cite. (2) Lyon souterrain, tel est le titre du grand ouvrage de François Artaud sur nos antiquités.