Revue du Lyonnais » série 2 - n°13 ( 1856 ) » pp.472

472            NOTICE SUR GUILLAUME DE THUREY.

ce fail (1) ajoute que le Chapitre fit ruiner le château de
Laye, de peur que l'ennemi ne vînt à s'en saisir (2).
   Le 9 septembre de cette année, l'archevêque et le Cha-
pitre ordonnèrent de battre monnaye neuve. Le 29 du même
mois, le Chapitre enjoignit au receveur du Grenier à sel de
vendre tout le sel qui était arrivé depuis la Saint-Jean. Vers
le même temps, il s'opposa à la perception de l'impôt mis
sur le sel par le dauphin (3) et ordonna aux gens de ses terres
de s'y opposer. De tels empiétements durent singulièrement
indisposer Charles V; aussi, à son avènement au trône, le
8 avril 1364, il mit sous sa main le temporel de l'archevêché.
   Le 13 août suivant, ce prince supprima, sur la demande des
citoyens, la fête des Merveilles, et, par une ordonnance datée
du 21 septembre, il assujétit les Juifs résidants a Lyon à
 contribuer à toutes les charges de la ville ; enfin, par lettres-
patentes de cette année, il ordonna que tous les habitants
 de Lyon et même les ecclésiastiques seraient tenus à faire
la garde.
   Vers ce même temps, le Chapitre nomma pour capitaine
de la ville d'Anse Guillaume de Chalamont le jeune, aux
gages ordinaires de 400 florins d'or (4), à condition qu'il
serait tenu de résider au château d'Anse avec trois gentils-

   (1) V'Égliseprimatiale de Saint-Jean, p. 106 et 191 de l'édition cartonnée.
   (2) Ce château qui avait appartenu aux Templiers, était situé sur la
paroisse de Saint-George de Reneins où ces religieux possédaient aussi une
maison qui portait également le nom de Laye (Âlm. de Lyon pour 1760,
p. 111). C'est par erreur que M. l'abbé Jacques avait d'abord écrit Thézé
au lieu de Laye.
   (3) Actes capitulaires. Noies de l'abbé Sudan.
   (4) Depuis les premières années du XIV e siècle, les Juifs qui résidaient
à Lyon étaient tenus de porter sur l'épaule une roue de drap rouge ou
jaune de la largeur d'un écu. Philippe-le-Long, vers 1320, les obligea de
porter une corne attachée à leur épée ; mais le roi Jean changea cet attirail
en une rouelle ou plaque d'étain. Courtépée, Duché de Bourgogne, I, 110.