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                  DE LA DÉCADENCE ROMAINE.                     445

 sanglier. Ce qui prouve que les bœufs gras étaient recher-
 chés dans les marchés, c'est le procédé suivant, employé
 pour leur donner une apparence d'engraissement : on leur
 faisait une incision k la peau , et au- moyen d'un roseau on
 leur insufflait de l'air dans les entrailles. On le voit, l'art des
 tromperies et des falsifications n'était pas inconnu des an-
 ciens. Je ne sais pas si nos marchands de bestiaux engrais-
 sent leurs bœufs par une insufflation ; mais pour les veaux ,
 on sait parfaitement les gonfler d'air et les gorger d'eau. De
récentes circulaires administratives nous ont mis au cou-
rant de ces procédés économiques. —Colum. vu. 2. —vi—
Varr. der. r. II. 1. — Del. 1. v. 96.—Petr. 59.—Plin.vm. 70.
    Il ne paraît pas que les Romains, imitant les Grecs , aient
mangé des chevaux. A propos du cheval dont on cherche en
ce moment à populariser la consommation alimentaire, je
citerai le sentiment d'Hippocrate, qui regarde sa chair comme
très-légère, ainsi que celle de l'âne. Je ne comprends pas
pourquoi les Romains n'ont pas mangé de la viande de che-
val, puisque celle d'âne était pour eux un régal. Ce n'est cer-
tainement pas un oubli de leur part, et leur abstention ne
laisse pas que de me prévenir un peu contre l'introduction,
à la boucherie , de l'espèce chevaline; car ces grands maî-
tres avaient tout expérimenté , et ne se seraient pas privés
volontairement d'un aliment substantiel et succulent. C'est
l'âne sauvage, l'onagre, que les Romains faisaient paraître
sur leur table, et dont la viande, suivant l'avis de Celse , est
très-nourrissante ; ce qui différait un peu, ce me semble, de
l'opinion d'Hippocrate. Autrefois et aujourd'hui les médecins
n'étaient et ne sont pas toujours parfaitement d'accord, et
la foi des malades en devient légèrement sceptique. La
Phrygie et la Lycaonie fournissaient d'excellents onagres ;
mais les meilleurs provenaient de l'Afrique, qui les envoyait
très-jeunes et auxquels on donnait le nom de Misions. Mé-