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432 M. DE MIRECOURT. chat qu'il avait appris à poser debout, les pattes appuyées sur le dos d'une chaise. » (P. de Kock, 80). Espérons pour votre honneur de grammairien que vous avez décrit la pose pittoresque de ce chat si bien appris, le soir, a Romainville, après avoir « polké au son du violon de l'auteur de Sœur Anne, dans une de ces chambres d'amis qui font qu'on n'est pas obligé de regagner Paris après boire. » [P. de Kock, 80). APRÈS-PROPOS. On m'a dit : « Vous avez tort d'attacher quelque impor- « tance à une œuvre si peu digne d'attention. La littérature « n'a rien avoir dans cette spéculation. Quant au scandale, « vous retendez en le signalant. Ne savez-vous pas qu'il « suffit de dire à un certain public : « Voila un petit livre « immoral et scandaleux, » pour que ce public se rue sur « ce livre. Imitez la presse parisienne ; gardez le silence et « laissez aller a l'aventure cette misérable publication, in- « digne d'une critique sérieuse. » Je n'ai que peu de mots à répondre. D'abord, je n'admets pas que j'étende le scandale en en faisant ressortir l'indi- gnité. A ce compte, toute critique deviendrait une réclame, et le pilori serait une affiche. Si je place, au milieu de la rue, une lanterne sur un tas d'ordures, les gens propres s'écar- teront ; les chiffonniers et les quadrupèdes accourront, le crochet et le nez en arrêt. J'écris pour les gens propres. En second lieu, l'entreprise de M. de Mirècourt n'a en effet aucune importance littéraire; c'est de la littérature d'enseigne, du style d'almanach. L'art est complètement étranger aux produits de cette industrie. Mais il est un fait malheureusement incontestable : c'est que telles qu'elles sont, inexactes, redondantes, sans moralité et sans esprit, ces biographies ont eu, pendant quelque temps, un immense succès de vente. Les deux tiers de la réussite peuvent, sans aucun doute, être attribués aux conditions matérielles de l'entreprise. Le prix modique de cinquante centimes, le por- trait et l'autographe, l'impression soignée, tout cela poussait a la vente. Le pavillon faisait passer la marchandise ; mais,