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380                         VOIE ROMAINE.

 « tage dans ce marché général où ils apportaient leurs den-
 « rées superflues et venaient se pourvoir de celles qui leur
 « manquaient » (1).
   Le père Menestrier (2) nous dit aussi que les îles du
confluent étaient principalement habitées par des marchands
grecs dont les vaisseaux remontaient le Rhône jusqu'à Lug-
dunum pour leur commerce, ce qui, devant naturellement
yfixerun grand nombre d'habitants et y amener journellement
un grand concours de peuples, explique pourquoi les soixante
nations gauloises choisirent cet emplacement pour y élever
le temple ou l'autel qu'ils élevèrent h Auguste. Les relations
entre les Gaules et la Grèce étaient fréquentes a cette épo-
que : Justin parle du voyage que les Gaulois faisaient en
 Grèce (3).
   Ce fut aussi a la faveur de ces relations que les Gaulois
reçurent des Grecs la lumière de l'Évangile. Pothin, disciple
de saint Polycarpe , envoyé de l'Asie-Mineure à Lugdunum
avec quelques saints prêtres, au nombre desquels fut son
successeur Irénée, trouva un asile dans une île du confluent,
la plus rapprochée du coteau Saint-Sébastien. Par le moyen
des Grecs, ses compatriotes et chrétiens comme lui, il put,
dans cette humble retraite, se dérober longtemps aux regards
des prêtres Augustaux et remplir ses devoirs apostoliques
pendant un certain nombre d'années, jusqu'à ce qu'enfin il
périt l'an 177 avec tant de disciples fidèles (4), dont les noms
grecs démontrent une origine orientale et semblent nous dire
qu'il y a peut-être autant de sang grec que de sang romain
mêlé à celui des Gaulois nos ancêtres.

  (1) Discours de réception à l'Académie de Lyon.
  (2) Histoire consulaire.
  (3) Menestrier, Dissertation su?' l'origine de Lyon, p. 5.
  (4) Voir la lettre des chrétiens de Lyon à ceux d'Asie , dans l'Histoire
ecclésiastique d'Eusèbc.