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368                               VOIE ROMAINE.

de la côte dans une longueur de 53 mètres, s'étant peu
à peu perdu sur la droite, celui de gauche commença a se
faire voir en face de la barrière du jardin des plantes , à
la profondeur de 1 mètre 95 cent. Son angle, ou plutôt
celui de la bordure de pierre était a 2 mètres 70 cent, de
la maison Tabard, puis éprouvait une interruption de 8 mè-
tres, sans qu'il nous ait été possible d'avoir la preuve que
cette interruption ait été ménagée pour un embranchement
à gauche. Le pavé, parfaitement aligné du reste, et ne se
prolongeant pas dans cette interruption, paraîtrait indiquer
qu'aucun passage n'existait de ce côté à l'époque romaine,
et que la destruction du trottoir est accidentelle.
   Douze mètres plus haut, la voie antique s'élargissait beau-
coup sur la gauche, tandis qu'a droite elle continuait à
 suivre sa même direction, ce qui nous donne le tracé du
 chemin qui conduisait à la Naumacïiie. Il paraît même par
cet élargissement, toujours progressif en approchant de ce
monument, que les abords étaient tout à fait débarrassés
de toute habitation, afin que rien n'entravât la circulation,
car dans la cour de la maison n° 9 (1), au haut de la côte

sur les scènes déchirantes qui eurent lieu font frémir. Les victimes étaient
traînées aux rivières avant même d'avoir rendu le dernier soupir, et leurs
maisons livrées au pillage. Ces scènes hideuses se reproduisirent pendant
quatre jours ; de Thou porte le chiffre des victimes à huit cents (*).
   Ces détails nous ont paru utiles afin de faire comprendre que les osse-
ments trouvés sous la place des Carmélites appartiennent plutôt à l'époque
des tentatives des Protestants pour s'emparer de Lyon qu'aux événements
de la Saint-Barthélémy, puisque nous venons de voir que lors de ceux-ci
les corps des victimes étaient traînés aux rivières. Dans l'état d'exaspération
où étaient les exécuteurs de ces atrocités, ils n'auraient certainement pas
voulu prendre la peine de creuser la terre pour donner la sépulture aux
cadavres de ceux qu'ils déchiraient avec tant de rage.
   (1) Déjà citée dans la première partie de cette description.

  (') NOTES ET DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE I>K LYON, par réricaud   aioë.