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CORRESPONDANCE INÉDITE DE G U I C H E N O N AVEC LES SAVANTS DE SON TEMPS, AU SUJET DE L'HISTOIRE DE LA BRESSE ET DU BUGEY. 1636—1650. (SUITE). Les errements suivis à la cour de Savoie à l'égard des chroniqueurs laïques pendant le XVe siècle, avaient dépouillé, dans le XVII0, les formes brutales qui avaient motivé les doléances dePerrinetDupin. Guichenon qui, à cette époque, mit sa plume au service de la Régente Christine pour com- poser l'histoire généalogique de la maison de Savoie, n'eut pas, comme l'auteur de la chronique du Comte Rouge, de mauvais traitements à redouter, des affronts à dévorer. Les mœurs s'étaient adoucies ; le rôle de l'écrivain, celui de l'his- torien principalement avait élé anobli; on ne se croyait plus quitte envers lui au moyen d'un salaire ; les distinctions ho- norifiques lui étaient môme libéralement décernées. Toute- fois , il faut le dire, ces faveurs s'obtenaient souvent aux dépens de la vérité historique. La fonction essentielle de l'historien consistait plutôt dans la glorification des princes et des grands que dans l'étude et l'exposition des faits. Dans l'opinion de ce temps la transmission du sang comportait la transmission de la vertu, des sentiments, de la valeur de la