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302 M. DE M1RECOURT.
« On affirme que la vieille tante de Janin est morte aban-
« donnée, sans pain, ni feu. Cesl impossible. J. Janin n'a
« pas été' ingrat à ce point pour l'amie dévouée de son en-
« lance, pour la bienfaitrice qui s'est saigné les veines, qui
« l'a logé , nourri, entretenu pendant toute sa jeunesse et
« ses longs débuts dans la littérature. Encore une fois, c'est
« impossible » (1). (Janin, 58).
Ces trois citations suffisent pour faire apprécier le pro-
cédé perfide des insinuations calomnieuses de M. de Mire-
court. On affirme, dit-il, que M. de Girardina voulu tuer son
père, que M. Thiers désirait voir guillotiner le sien, que
M. Janin a laissé mourir de faim sa tante, mais ces faits sont
calomnieux, c'est incroyable , c'est impossible!
Si le biographe est convaincu de la fausseté des faits qu'il
mentionne, il doit les taire, car celui qui répète sciemment
une calomnie est aussi coupable que celui qui l'invente. S'il
les croit vrais , qu'est-ce donc que ces dénégations men-
teuses qui ne trompent personne et qui ne révèlent que la
crainte d'un procès en diffamation ? Il y a dans les deux cas
déloyauté. C'est une des formes les plus perfides de la ca-
lomnie que de paraître démentir les attaques que l'on re-
produit complaisamment. Prenez l'accusation la plus absurde,
la plus incroyable, la plus ridicule et chargez-en un homme;
plus le fait imputé sera odieux et plus l'homme sera célèbre,
plus la calomnie obtiendra de créance, d'abord parmi les
ennemis, puis parmi les imbéciles. Il en reste toujours quel-
que chose, a dit le biographe Bazile.
« Plusieurs théâtres parlaient de reprendre deux pièces :
(1) En ce qui concerne M. Janin, je puis donner un démenti formel à ce
on affirme, etc. M. Janin , au vu et su de tous ses amis, a eu pour sa tante,
jusqu'au dernier jour, tous les soins et toute la reconnaissance imaginables.
Si M. Janin lit ces lignes, il saura, en voyant le nom de l'auteur , d'où lui
viennent ces renseignements. (Note de l'auteur).