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DE LA DÉCADENCE ROMAINE. 287 Supina prasino concubina flabello , Fugatque muscas myrtea puer virga. Percurrit agili corpus arte tratatrix, Manmnque doctam spargit omnibus membris. Mart. m. 82. une jeune fille le rafraîchit avec un éventail vert, et un jeune esclave chasse les mouches à l'aide d'une branche de myrte. Je ne me rends pas bien compte de la science de la tratatrix, occupée à masser les membres de Zoïle ; cependant je com- mente cette énigme par le passage suivant de Sénèque, qui met en scène Apicius et Nomentanus, au milieu des mille voluptés dont ils assaisonnaient la bonne chère : Mollibus lenibusque fomentis totum lacessilur eorum corpus, tout leur corps est chatouillé par de douces frictions.—De vit. beat. 11. — On sait que les Orientaux, dans leurs bains , pratiquent l'opération du massage, et qu'elle a beaucoup de charmes pour eux ; il est à présumer que l'art de la tratatrix consis- tait dans un travail analogue et peut-être supérieur en jouis- sances , car les Romains sont les grands maîtres en fait de plaisirs matériels. Le magnifique Héliogabale, qui savait si bien jouir en tou- tes choses, laisse loin de lui Zoïle, Apicius et les autres. Il donnait des repas de vingt-deux services, composés d'une immense quantité de mets. Ces festins étaient ordonnés de telle manière, qu'après chaque service les convives se la- vassent, et niulieribus uterentur et ipse et amici, cum jure- jurando quod efficerent voluptalem. Parfois il imaginait des variantes : il se faisait inviter le même jour, et a des heures différentes, chez un grand nombre de ses amis, souvent fort éloignés les uns des autres. Il se rendait chez chacun, en sorte que la journée entière était a peine assez longue, cum et lavarent per singula fercula et mulieribus uterentur. — Lamprid , in Heliog. 29. — On comprend que l'exemple