page suivante »
256 BIBLIOGRAPHIE.
méritoires pouvant nous unir à jamais à l'être immuable qui a
tout créé et imprimé à tout le mouvement sans sortir de l'éternel
repos.
« Maintenant, dans la composition toute merveilleuse de l'u-
nivers , quel plus étonnant mystère que l'union de la matière
et de l'esprit ? Dieu , qui se suffit à lui-même , pouvait s'enve-
lopper de sa glorieuse et douce solitude, il ne l'a pas voulu -, loin
de là , dans son ineffable bonté, il a daigné unir le fini à l'infini,
former des êtres privilégiés , tenant par le corps aux éléments
matériels, par l'âme à la source même de la vie ; puis il leur a
envoyé un Médiateur, Homme et Dieu tout ensemble , pour les
rendre dignes de partager une éternelle félicité , dans un océan
sans limites de lumière et d'amour.
« Or, l'âme étant la vie du corps, Dieu, qui est la vie de l'âme,
se trouve être la vie de notre vie -, aussi, au point de vue reli-
gieux, aimer Dieu, c'est vivre ; l'oublier, c'est mourir.
« Sans doute , la foi nous l'enseigne , le monde un jour sera
détruit, et pourtant l'œuvre divine apparaît bien magnifique pour
devoir subir un total anéantissement. Quant à la résurrection de
la chair, également annoncée par la religion, elle nous est encore
garantie par cette science innée, par cette voix secrète qui parle
au-dedans de nous. Oui, le sentiment et la raison, cette double
révélation faite à la créature militante, lui disent assez que les deux
principes qui la constituent sont essentiellement solidaires ; que
le corps est l'instrument de l'âme, comme l'âme est l'instrument
de Dieu ; que notre vie terrestre est tout à la fois un pèlerinage
qu'il faut accomplir et une arène où il faut combattre -, que ce
n'est pas ici-bas que le juste reçoit la couronne ; enfin, qu'en
formant le premier homme à son image, qu'en l'animant de son
souffle immortel, le souverain architecte bâtissait pour l'éternité.
« De quelle admiration respectueuse ne devons-nous donc pas
être pénétrés pour notre double nature, intelligence incarnée qui
peut nous élever au niveau, au-dessus peut-être, des purs esprits,
simples serviteurs du Dieu dont les hommes sont conviés à devenir
les enfants de prédilection ! Oh ! oui, le corps humain est bien
l'ouvrage le plus merveilleux de toute la création qu'il résume,