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212 LES INONDATIONS EN FRANCE. Le Rhône charrie annuellement 18 à 20 millions de met. cubes; Le Pô charrie annuellement 40 à 42 millions — Le débit moyen de ces fleuves est . Pour le Rhône, environ 300 mètres cubes. Pour le Pô, environ . . 220 — Le rapport du trouble ou matières charriées par ces deux fleuves est donc environ de 20 pour le Rhône à 100 pour le Pô. C'est à dire que les matières charriées par le Pô sont environ cinq fois plus abondantes que les matières charriées par le Rhône. Aussi a-t-on été frappé dans certaines localités des exhausse- ments du lit du Pô. Toutefois l'exhaussement de ce lit est encore contesté aujourd'hui. Nous n'en sommes pas surpris, car poser en principe l'exhaus- sement du lit d'un fleuve dans toute son étendue , c'est s'écarter de la vérité en voulant généraliser. Si l'on voulait poser un principe général sur les changements que peuvent subir les cours d'eau, il faudrait dire que , dans l'ensemble des choses, le fond du lit d'un cours d'eau se creuse dans les contrées où est sa source , varie peu dans la partie moyenne de son cours, et s'exhausse dans la partie extrême. Mais encore le fait ainsi énoncé exige de nombreuses réserves, on, pour mieux dire, il admet des exceptions. En effet, toutes ces modifications dans le niveau du fond du lit tiennent à une seule et même cause, la vitesse des eaux ; cette vitesse dépend, toutes choses égales d'ailleurs, de la pente du lit. Ainsi, à égalité de largeur pour le débouché des eaux, on pourrait à vue du profil en long d'un fleuve, signaler les points où le lit devra s'abaisser, comme aussi les points où il devra s'exhausser. Les premiers points correspondent aux lieux où la pente du profil est le plus rapide ; les seconds aux lieux où cette pente est le moins rapide. Mais les choses sont modifiées sous l'influence du changement de largeur dans la section du cours d'eau. Si les eaux à mesure qu'elles deviennent plus abondantes par suite d'une crue trouvent un débouché plus large, leur rapidité subira un accroissement