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200 DE LA DÉCADENCE ROMAINE. billements de soie, si on peut leur donner le nom d'habille- ments, qui ne peuvent préserver ni le corps ni la pudeur. — SENEC. DE BENEF. VU. 9. — Ces étoffes de soie, apporte'es de pays lointains, inconnus même de la géographie romaine, se fabriquaient encore ailleurs que dans l'île de Cos, et étaient toujours remarquables par leur transparence : Hœe (vestes sericce) ingenti summâ, abignotis etiamad commercium gen- tibus arcessuntar, ut malronœ noslrce, ne adulleris quidem, plus sui in cubiculo quant in publico ostendant. — SENEC. UT SUPKA. — Ce dernier membre de phrase, que je ne traduis pas, décrit très-énergiquement l'excès patroné par la mode d'alors. Cette dénomination de malronœ indique que ces tuniques étaient communes, non seulement aux femmes notoirement affichées, mais encore aux dames; et les mêmes qui portaient ce vêtement propre, ad nihil aliud quam ut nudaret, à rien autre qu'à dénuder, savaient cependant déguiser leur visage lenociniis ac coloribus, par des' cosméti- ques et défausses couleurs. — SENEC. AD HELV. XXI — La femme qui vend ses attraits, masqués sous d'exhorbi- tantes crinolines, a bien moins de franchise que celle dont parle Horace : Quod vénale habet ostendit.— SATIR. I. 2,83 — Ces robes légères, inventées par le luxe et la lubricité, lubrica coa, — PERS. V. 135, — ont été certainement un grand moyen de décadence morale : indue me cois, fiam non dura puella. — PROPERT. IV. 2,23 — Julie, fille d'Auguste, célèbre par son esprit et ses dérèglements, était probablement parée du ventum textile lorsqu'elle se présenta, un jour, devant son père, avec un vêtement dont l'indécence le scan- dalisa. — MACUOB. SATURN. H. 5. — Ces étoffes étaient disposées, de manière qu'elles avaient parfois des bandes de fil d'or, auralas vias. — TIBUL. H. 3,55. — Dans les pièces du mobilier de Commode, vendues après sa mort, on cite des robes mélangées d'or et de soie ;