page suivante »
186 LÉGENDE INDIENNE ditionnelles, et voyons ces modèles de perfection indienne, qu'on supposait nés des dieux mêmes qui personnifiaient leurs vertus, admis par une faveur spéciale à visiter le séjour des âmes et à sonder les mystères de l'avenir. De ces deux grandes scènes, qui marquent le début et la fin du Mahâbhârat, l'une, l'ascension d'Arjunas au ciel, a été publiée et traduite ; l'autre, la descente de Yudhisthiras en enfer, était inédite dans le texte, avant notre traduction insérée dans nos Mémoires de 1853-34. Aujourd'hui nous voulons les rappeler et les comparer plus complètement , en exprimant en vers latins, égaux de nombre et de mesure , les vers octomètres in- diens qui les peignent avec tant d'éclat. Arjunas , que le sort prédestine à combattre les ennemis des dieux avec les mêmes armes enchantées qui donneront la victoire à ses frères, est appelé par Indras , dieu de l'éther, qui l'aime d'un amour pater- nel, à visiter, vivant encore, le séjour de la béatitude. Retiré sur le mont Mandara, il s'y livre aux pieuses austérités de la médi- tation et de la prière , et enfin , après une longue attente , il voit venir le char qui l'emportera au ciel : LE P A R A D I S INDIEN. Divino Arjunas curru de vertice montis Emicat, alta petens, v a c u a s q u e elatus in a u r a s I g n o t u m per iter tardis m o r t a l i b u s , aequor Cernit inexhausto rutilum fulgore rotarum (1). (1) Voici ces premiers vers dans le texte avec le mot à mot : Arurôha ratham divyam , jyôtayan iva bhà skaras, ascendit currum divinum, fulgens ut lucifer, Urdhvam acakramê dhîmân prahrstas Kuru-nandanas. altiùs eveuit sagax tœtus Kuruis natus. Sô"darçana-patham yâtô martyânâm bhûmi-carinâm, Me ignotam viam iens mortalibus lerrigenis, Dadarçâ 'dbhuta-rûpâni vimânà ni sahasraças. vidil vaille, formata véhicula mit-lies.