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                       SUR hX VIE FUTURE.                       183
dévouaient dont Ràmas et Sîta nous offrent le modèle, nulle
part le pardon des injures n'est présenté comme la vertu su-
prême, pas même envers le plus humble abaissement. Achille,
voyant Priam presser ses mains sanglantes, se contient, s'atten-
drit, mais il ne pardonne pas.
   Cette nuance si frappante entre les deux riches poésies qu'inau-
gurèrent Valmikis et Homère, toutes deux empreintes d'un ardent
enthousiasme et d'un amour sincère de la vertu , tient moins au
caractère de leurs héros, types éminents de grandeur nationale,
qu'à celui de leurs religions, diversement personnifiées. C'est
avec raison qu'on a dit que les héros d'Homère ressemblaient à
des dieux , et ses dieux à de simples mortels ; les génies divins
de Valmikis ne sauraient encourir le même reproche. Etran-
gers, dans la période épique, au tumulte des passions humaines,
concentrés dans une sphère lumineuse sous l'œil impassible de
Brabma, ils remplissent généralement le rôle de sages et judicieux
modérateurs, favorisant le bien et combattant le mal, appelant
les hommes comme auxiliaires actifs, indépendants et responsa-
bles , à leur lutte contre tous les vices et tous les fléaux de la
terre. La liberté de la conscience humaine est ainsi clairement
établie, la vie terrestre est une épreuve dont la vie céleste est le
but. Tout, dans la poésie indienne, tend vers cette solution con-
solante, que les Grecs n'ont fait qu'entrevoir ; tout confirme par
des actes les maximes remarquables semées dans tout le poème
au milieu des récits, et dont voiei quelques exemples, fidèlement
calqués sur le texte :

Quidquid agunt hommes sub sole, bonumve malumve,
Certos inde legent exacto tempore fructus.
                                  Ram. II, ch. 65.
Cura deûm patrumque, fides probitate verenda,
Fortis amansque animus, via dicitur optima cœli.
                                Ram. II, ch. 108.
Pravus homo, mendax, avidus, crudelis, adulter,
Igné sui sceleris tellure ardebit in imâ.
                                    Ram. III, ch, 57,