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118 DE L'INFLUENCE DES BEAUX-ARTS Poussin, Jacques Stella, Caries Dujardin , Claude Lorrain, Coustou, Coysevox, Blanchet, etc., etc., nous ont laissé de belles traces de leur admirable talent. Le commerce n'exclut pas les beaux-arts ; nous voyons Venise, Gènes, Amsterdam, Anvers, toutes ces villes livrées au commerce maritime, ouvrir leurs palais aux grands artistes du xvnc siècle, quoiqu'il n'y eût rien de commun entre leur négoce et la peinture. Lyon avait aussi ses artistes, mais cette cité ne songeait pas alors aux avantages qu'elle pourrait retirer plus tard de leurs leçons. Elle les fêtait comme une jeune mère fête son enfant, sans penser qu'un jour elle aura besoin de lui et qu'il sera sa gloire et son soutien. Nous lisons dans l'Histoire de Lyon, par M. Monfalcon, que c'est en 1536 que notre ville consent, après de vives résis- tances, a donner l'autorisation d'établir dans ses murs quel- ques métiers pour la fabrication des étoffes de soie, et l'on voit, a travers les trois siècles passés, Barthélémy Marix et Etienne Turquetti, solliciter vainement de nos échevins l'obtention de privilèges semblables à ceux dont jouissaient les fabriques de Tours. Il s'agissait cependant de retenir en France les sommes considérables que coûtaient les draps de soie italiens. Mais il ne fallut rien moins que la grande influence et la persévérance infatigable de Thomas Gadagne pour triompher de l'hésitation des échevins et décider la ville à prêter aux entrepreneurs une petite somme pour monter trois métiers avec les ustensiles nécessaires à la fabrication. Il est pénible de s'avouer qu'il existe en nous un sentiment «le répulsion pour tout ce qui vient apporter le plus léger changement à nos habitudes, lors même que nos intérêts doivent y trouver leur compte et à plus forte raison lorsqu'ils peuvent en éprouver quelque atteinte. Serait-ce que chaque chose doit attendre. pour son