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1 14 DE L'AKCHÉOLOGIE. l'Egypte et aux sombres forêts de l'Amérique, qui toutes ont laissé dans de nombreux monuments des traces de leur im- portance. L'archéologie bien comprise se trouve donc en résumé l'histoire de l'humanité tout entière, renfermée dans l'étude des monuments de tous les peuples. Or, quel homme si confiant dans ce qu'on nomme le progrès pourrait affirmer, après cette étude, que les nations modernes glorieuses et fières à bon droit de leur présent, n'ont pas besoin qu'on leur rappelle quelquefois qu'avant elles d'autres peuples ont eu des civilisations aussi remarquables que la nôtre. Lorsque d'une part l'antiquité nous montre dans ses villes surprises au milieu de leur prospérité et enfouies si subi- tement, Pompéi et Herculanum, et qui doivent a cette cir- constance d'avoir conservé 'a notre admiration mille objets parfaitement appropriés a leur usage et toujours remarqua- bles de forme ; quand d'autre part le moyen âge, malgré tout ce qui a disparu, nous présente des ustensiles de toute sorte parfaitement conçus, variés à l'infini, et d'une exécution qui ferait honte aux meilleurs artistes et ouvriers de nos jours ; ce spectacle n'est-il pas de nature a nous rendre plus mo- destes et à nous convaincre que si nous sommes plus ha- biles sur quelques points nous le sommes beaucoup moins sur d'autres? Avec le mérite de nous faire faire quelques retours sur nous-même, l'étude des anciens monuments est féconde en enseignements. Elle nous donne le bon exemple de la naï- veté et de la vérité dans l'art, qualités moins appréciées aujourd'hui qu'autrefois, et sans lesquelles il ne peut y avoir d'originalité Jamais aux bonnes époques de l'art on ne vit dissimuler les moyens de construction sous une forme men- teuse, mais toujours l'artiste prit, pour arriver à son but, le chemin le plus droit et le plus court; jamais, ainsi que cela arrive trop souvent de nos jours, on ne l'a vu se préoccuper