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86 CHRONIQUE LOCAL1Ã. Parvenu à une vieillesse avancée. le général Pernety trouvait dans la religion les consolations qu'elle prodigue à ceux qui s'adressent à elle. Sa foi vive et sincère lui adoucit l'amertume du dernier passage, et lorsque le général Ducos de la Hitte, devant ce cortège de sénateurs et d'officiers qui rendaient un suprême hommage à leur collègue, eut rappelé les principaux événements de cette vie si bien remplie, le portrait qu'il en traça fut celui d'un chrétien comme d'un soldat. A. V. CHRONIQUE LOCALE. Nous nous félicitions, dans notre dernier numéro, de n'avoir eu à regret- ter pour notre ville que des pertes matérielles après une inondation qui avait rappelé par ses vastes proportions celle de 1840. Le jour même où notre numéro paraissait les événements venaient donner un cruel démenti à notre assertion et, dans la nuit du 30 au 31 mai, les plus affreux malheurs frappaient notre cité. Cette nuit prendra sa place parmi les plus néfastes- de notre histoire. La digue de la Têlc-d'Or n'ayant pu résister, malgré les efforts de douze cents hommes qui travaillaient sous les yeux de l'autorité, les eaux se précipitè- rent sur les quartiers de l'Est de la ville, les Charpennes, la Cité Napoléon, la Villette, la Guillotière, et emportèrent bientôt les maisons et les cons- tructions de cette partie de la ville et avec elles une quantité de victimes dont le nombre n'est pas encore connu même aujourd'hui. Au milieu de ce cataclysme effrayant les plus beaux traits de dévouaient et de courage ont eu lieu. Soldats, mariniers, simples habitants ont rivalisé d'abnégation sublime et d'énergie surhumaine. Quelques-uns de ces traits ont été cités par les journaux, un plus grand nombre n'a eu que Dieu pour témoin. Au milieu de ces désastres , réjouissons-nous de voir tant d'hé- roïsme dans le cÅ“ur de notre population. Mais à côté que de faits honteux nous voudrions pouvoir cacher à la postérité ! Vols , débauche, libertinage , rien n'a manqué de tout ce qui peut souiller l'humanité. Pendant plusieurs jours Lyon et ses faubourgs de l'Est ont ressemblé à un lac. On allait en bateau sur les places Bellecour, de la Charité, de la Préfecture, dans les rues des Marronniers, du Pérat, St-Joscph, Bourbon, sur les quais depuis St-Clair jusqu'à la Charité. La hauteur des eaux était plus grande qu'en 1840. La Saône était revenue sur le quai St-Antoine et dans les rues environnantes. La rue Impériale qu'on croyait à l'abri, était coupée en plusieurs endroits. Va mouvement se faisait sentir sur plu-