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550 UIÎIAGE ET VIZILLE. française. Privée de son Parlement et craignant d'avoir perdu avec lui toutes ses libertés , la ville de Grenoble avait rem- porté , dans la journée des tuiles, la première victoire popu- laire de la Révolution et avait résolu, dans un conseil général tenu le 14 juin 1788 , une convocation générale des munici- palités de la province. Toutes les villes et communautés dau- phinoises s'étaient empressées de répondre a l'appel de leur capitale, et une nouvelle délibération avait fixé l'assemblée générale au 21 juillet suivant. Ce fut dans une des salles du château de Vizille que se rendirent les membres du clergé, de la noblesse et du tiers- état , sans observation de rang, ni de préséance entre les personnes de chaque ordre , non plus qu'entre les villes, bourgs et communautés qu'ils représentaient. La séance dura depuis huit heures du matin jusqu'à trois heures du soir ; remise à quatre heures et demie , elle ne fut rompue que le lendemain vers les trois heures du matin. Toutes les résolutions furent prises à l'unanimité , à l'exception de celle relative à la liberté des élections pour toutes les places dans les états de la province. L'assemblée protesta contre les édits enregistrés militairemenl le 10 mai a Grenoble; elle demanda le rappel du Parlement, le rétablissement des tribunaux et la réintégration des consuls Mayen et Revol de la ville de Grenoble ; elle arrêta que les trois ordres de la province , empressés de donner à tous les Français un exemple d'union et d'attacliemenl à la monarchie , prêts à tous les sacrifices que pourraient exiger la sûreté et la gloire du trône , rioc- troiraient les impôts par dons gratuits , ou autrement que lorsque leurs représentants en auraient délibéré dans les États-Généraux du royaume. Ensuite il fut unanimement résolu que le président serait prié d'exprimer, a M. Périer , seigneur du marquisat de Vizille, combien tous les membres de l'assemblée élaient sensibles au nouveau témoignage de