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530 URIAGE ET VIZ1LLE. lion passant, surmonté d'un sauvage, tenant un bâton noueux en sa dextre, avec ce mot Robur, Supports, deux sauva- ges ; devises, un sauvage monté sur un lion avec ces mots : Place, place à Madame, et celle-ci qui fait allusion aux fleurs de lis dont l'écu est semé, loi in corde, quoi in armis. Ces armes et ces devises, apanage ordinaire des vertus civiles et militaires, n'étaient pas un vain titre pour les Alle- man. Leur bravoure, leur intrépidité, leur loyauté leur avaient déjà acquis le premier rang parmi les familles illustres du Dauphiné ; si la renommée proclamait la prouesse de Terrail, la charité d'Arces, la sagesse de Guiffrey, la loyauté de Sal- vaing, elle désignait sous la parenté d'Alleman, non une simple parenté de famille, mais une noble alliance de pré- lats, de guerriers et de magistrats glorieux et vénérés sur leurs sièges épiscopaux, braves et valeureux sur les champs de bataille, fermes et inébranlables dans l'exercice de leurs fonctions, fiers d'accourir au premier appel dans toutes les occasions où les appelaient l'honneur et la défense de la patrie. Les dignités et les charges éminentes dont ils furent revêtus jetèrent un grand éclat sur cette famille qui se glorifie d'avoir produit des cardinaux, des archevêques, des guerriers et des ambassadeurs. Louis Alleman, plus connu sous le nom du bienheureux Louis, fut archevêque d'Arles et cardinal en 1426. 1 dirigea 1 le concile de Bâle qui, après avoir déposé le pape Eugène IV, élut pour chef de l'église universelle Âmédée VIII, duc de Savoie, depuis Félix V. Le cardinal Alleman montra dans ces funestes débats une adresse et une fermeté remarquables. Pour mettre fin au scandale d'un schisme, il conseilla à Félix V d'abdiquer et se retira dans son diocèse, où il s'oc cupa avec zèle de l'instruction du peuple, Deux Alleman fu- rent évèques de Cahors dans le XVe siècle ; quatre autres