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Ô3()                     UFllAGE KT VIZ1LI,K.

    Uriage et ses eaux étaient tombés dans un oubli complet
 depuis que les descendants des vainqueurs des Allobroges
 n'y venaient plus étaler l'opulence des Lucullus ni le faste
 orgueilleux des maîtres du monde. Quelques auteurs cepen
 dant prétendent que cet agréable séjour ne fut pas inconnu
 aux divers peuples qui occupèrent successivement le Grai-
 sivaudan ; ils attribuent à la lèpre et aux nombreuses ma
 ladies qui décimaient si cruellement les populations au
moyen-âge l'établissement dans cette solitude d'un de ces
hospices qu'ont appelait maladreries.
    Quoi qu'il en soit, les siècles suivants ignorèrent les qua
lités hygiéniques et médicales des eaux d'Uriage; ce ne fui
qu'à la fin du dernier siècle que le docteur Nicolas découvrit
dans une de ses nombreuses excursions les deux sources et
les soumit à une analyse dont on admire l'exactitude, quand
on en compare le résultat a celui obtenu par la chimie mo-
derne et surtout à une époque où cette science était encore
imparfaite, La révolution ne permit pas d'étudier cette non
velle découverte et les indications du docteur Nicolas al
tendirent pour se faire jour des temps meilleurs. Quelques
guérisons éclatantes, opérées par les eaux d'Uriage, en 1820,
éveillèrent aussitôt l'attention publique et l'on songea dès
lors à fonder près de leur source bienfaisante un vaste et
bel édifice. La surprise et l'enthousiasme furent grands dans
Grenoble, quand on apprit la création, presque aux portes
de la ville, d'un établissement aussi utile. De nombreuses
ruines attestaient la haute importance que nos prédécesseurs
avaient attachée aux vertus médicales de ces eaux et l'his
toire annonçait que l'antiquité en avait apprécié les pro-
priétés thérapeutiques (1).
  Pleins d'enthousiasme pour le succès de leur entreprise

  (1) Uriage, en latin Vriaticm», mot formé de vivre, brûler.