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UIUAGE ET V1Z1LLE. 52o que l'on suit pour aller h Uriage. Elle quitte Grenoble par le faubourg et la porte Très-eloilres et après avoir dépassé les fossés des fortifications se dirige en ligne droite vers le petit hameau de la Galauchère, situé au pied de la montagne, d'où après un léger contour elle monte par une faible pente au village de Gières, distant de Grenoble d'environ six kilomètres. Cette agglomération de maisons rustiques et de délicieuses villas est souvent le but de promenade des habitants de Grenoble, surtout l'été quand la terre se couvre de ses riantes parures et que l'on peut y respirer librement les parfums aromatiques qu'exhalent les plantes de la vallée Le séjour en est d'autant plus agréable, que la montagne qui domine ce village y entretient toujours une fraîche et douce température. Gières présentait un aspect bien différent vers la tin du XVIe siècle, quand le feu des guerres de religion embrasait le Dauphine et y occasionnait des luttes sanglantes, Son château défendait les approches de Grenoble et proté- geait les communications de la vallée avec le Gapençais et le Briançonnais par Vizille. Aussi les partis qui se rendaient tour-à -tour maîtres de Grenoble ne tardaient pas à s'emparer de ce fort dont la position était avantageuse pour eux et leur eût été au contraire très-nuisible dans le cas où ils auraient commis l'imprudence de le laisser au pouvoir de leurs ennemis. Dans la nuit du 10 janvier 1588, Lesdiguières, chef des protestants du Dauphine, qui depuis longtemps entretenait des intelligences dans Grenoble alors au pouvoir de la Ligue, s'avança vers les murs de cette ville dans le but de s'en rendre maître ; mais il fut arrêté par un obstacle imprévu : un torrent grossi par les pluies retarda la marche de ses troupes et, surpris par le jour, il fut obligé de revenir sur ses pas. Voulant néanmoins retirer quelque avantage de cette