page suivante »
>02 NOTICE HISTORIQUE Aubret, qui a consulté avec tant de soin tous les titres originaux pouvant servir à l'histoire de notre pays, ne la rapporte que sur la foi de Guichenon. De plus , en 1215 , Etienne I" était bien loin de songer à faire des libéralités soit à l'Eglise de Lyon, soit au monastère de l'Ile-Barbe, auquel il contestait la légalité de la donation faite en 1186 par son beau-père (1) , à tel point, qu'en 1217, il contraignit Girin, son abbé, de se départir d'une partie de ses terres. Plus tard , en 1220, mieux disposé à son égard, il confirma le don de son prédéceseur et en fit hommage. Dans cette confirmation, il énumère toutes les terres dépen- dantes de son domaine , qui appartenaient à l'abbaye, sans faire mention en aucune manière de Saint-Didier, Saint-Bernard, Tré- voux , Genay , Vimy et Couson ; il est donc plus que probable que, si, en 1215, il eût donné ces paroisses, elles eussent été rappelées , soit comme exceptées dans cet accord , soit comme confirmées indirectement à l'Eglise de Lyon, toutes ces terres étant enclavées les unes dans les autres. Je crois aussi pouvoir expliquer comment s'est produite l'er- reur de Guichenon. Il est à peu près certain que la charte origi- nale était ainsi datée, comme l'étaient toutes les autres, en chif- fres romains : Actum , etc. anno Domini M. CC. XL. tertio mense maio ; il est aussi permis de supposer, eu égard aux raisons alléguées ci-dessus contre la date qu'il donne, que la partie infé- rieure de PL était altérée par un accident quelconque, de ma- nière à permettre que Guichenon , ou plutôt la personne offi- cieuse qui lui en donna une copie, prit ce chiffre pour un V et lut : millesimo ducentesimo DECIMO QUIÃŽSTO, et ne pouvant natu- rellement relier ÃERCIO à l'année, adjoignit ce mot à mense maio et en fit le troisième jour du mois de mai, au lieu de lire : mil- lesimo ducentesimo QUADRACESIMO TERCIO, MENSE MAIO. Etienne II laissa Humbert III pour son successeur dans toutes ses seigneuries, à l'exception de Trévoux qu'il remit en apanage, à charge de l'hommage à son frère aîné (2), à Henri Villars, son second fils qui, plus tard, devint archevêque de Lyon. Ce dernier (1) le Laboureur, p, 123. (2) Gacoiis p. 56.