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LA TURQUIE AU XVIe SIÈCLE. 489 mille hommes de cavalerie légère et quatre mille lances. L'infanterie devait être principalement composée de Suisses, de Lansquenets, d'Espagnols. La France devait fournir la gendarmerie ; la cavalerie légère devait être formée de gé- nétaires espagnols et de Hongrois. Les nations maritimes , Venise, le Portugal, l'Angleterre devaient contribuer en en- voyant des vaisseaux, de l'artillerie et des approvisionne ments. Toute l'Europe était tenue de s'imposer pour l'entre- tien de cette armée, entretien que Léon X évaluait à huit millions d'écus d'or. Le commandement devait appartenir k l'Empereur ou au roi de France, tandis que le roi d'Angle- terre ou celui de Portugal commanderait la flotte européenne. Le gouvernement romain discutait tous les plans que l'on pouvait suivre pour attaquer l'Empire turc, et sa conclusion était de marcher directement à Constantinople, en préparant avec le sofl d'une part, de l'autre avec les rois de Pologne et de Hongrie, d'importantes diversions. Les conquêtes devaient ensuite être partagées ; le pape se proposait pour l'arbitre de ce partage, qui devait se faire en proportion des sacrifices de chaque nation et de chaque prince. Léon X faisait appel à toutes les passions que flattait la croisade, à l'amour de la gloire, du gain, des entreprises , mais principalement a l'en- thousiasme militaire et religieux. François Ier, qui était encore couvert des lauriers de Ma- rignan, aspirait sincèrement au rôle de champion et surtout de chef de la chrétienté vis à vis des Turcs. L'Orient était pour les armes françaises un champ d'aventures et de gloire, plus vaste encore que l'Italie. 11 accepta le projet du Saint Siège, en modifiant seulement quelques parties de l'exécu- tion , et il rechercha l'adhésion de l'Angleterre et des autres puissances. Le rôle qui lui était réservé flattait son ambition. Mais la mort de Maximilien , l'ouverture de la succession im périale , et la rivalité qui suivit, ajournèrent tous ces plans