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Paris, le 16 avril 1856 MON CHER DIRECTEUR , J'ai appris avec grand plaisir, en lisant dans la Revue du Lyonnais la première partie de la notice consacrée à du Tronchet par M. Gui de la Grye, qu'on se proposait de publier à Lyon les Discours à mademoiselle Panfile de Louis Papon. M. Gui de la Grye attribue la copie de ce curieux livre à du Tronchet ; pour moi je persiste à croire, comme je l'ai dit dans la description que j'en ai faite il y a une quinzaine d'années, et qui fut insérée au Journal de Montbrison du 1 er octobre 1842, que c'est l'auteur lui-même qui fut son scribe. Il y aurait peut-être moyen d'éclaircir ce fait, ce serait de comparer ce manuscrit à celui du même au- teur qui se trouve aujourd'hui à la bibliothèque publique de Lyon (Bibliothèque lyonnaise de M. Coste, n° 3317). Nous avons aussi à Paris un échantillon de l'écriture de Papon ; mais je ne puis faire de comparaison, puisque le volume des Discours est au- jourd'hui à Lyon. Plut à Dieu qu'il reste toujours dans cette ville, et n'aille pas un jour rejoindre à Londres la Pastourelle du même auteur, que j'ai également décrite dans mon article du I er octobre 1842. Vous ne sauriez vous figurer l'intérêt que Charles Nodier por- tait à ce petit livre. 11 y tenait comme à l'œuvre d'un compatriote, ayant résidé quelque temps avec son père à Montbrison, dont il avait gardé un très-bon souvenir. Il poussait l'amour de notre ville au point qu'il m'avait donné carte blanche pour entrer chez lui. Il suffisait que je nommasse Louis Papon pour être admis à toute heure. Il me reçut même un jour qu'il avait défendu sa porte à tout le monde, attendant le duc d'Orléans, pour lequel il préparait alors le beau livre des Portes de fer. Votre tout dévoué, Auguste BERNARD.