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408                      ESTIENNE DU TRONCHET.
« coups de canon, ils firent brèche, à laquelle ils vinrent envi-
« ron sept heures du soir et entrarent dans la dicte ville sans
« trouver grande résistance de la part de ceux qui estoient dedans.
   « Ce soir et le landemain, mercredy, quinziesme du diet
« mois, ils occirent de six à sept cents hommes, tant des habitants
« de la ville que des soldats qui y estoient sous les capitaines
« susdicts. »
   « Après avoir forcé la place, dit de Thou (i), le Baron fit tuer
« tous ceux qu'on rencontra ', ensorte que la ville étoit pleine
« de cadavres, et que le sang couloit de tous côtés en abon-
« dance. »
   Tous les historiens confirment ce lamentable récit.
   « Le Baron des Adrets, dit de son côté César de Nostradamus,
« dans son Histoire de Provence (2), permit de telles et tant
« inouïes cruautés, que les enfants de lait y sont massacrés es
« bras de leurs désolées mères, les vierges déflorées, la ville
« baignée au sang de plus de huit cent soixante catholiques,
« et dix-neuf honorables femmes violées. »
   Etienne Bertaud , avocat du Roi à Montbrison et petit-fils
d'un autre témoin oculaire de cette sanglante scène, dit que
la prise de la ville n'eut lieu que par la lâcheté et l'ivrognerie
 de six cents hommes qui composaient la garnison.
   Pendant le massacre, le capitaine Moncelar, avec une poignée de
braves et quelques habitants, parmi lesquels se trouvait du Tron-
chet, était parvenu à se réfugier dans le château, situé sur la butte
du calvaire (3), bien résolu à s'y défendre jusqu'à la dernière ex-

    (1) De Thou, lora. 3, p. 231, édilion de La Haye. C'est par erreur
 que cet historien dit que la ville ne fut prise que le 16 juillet.
    (2) VII e partie, page 797. Voir aussi l'Histoire de la ville de Lyon par
 le P. Jean de Saint-Aubin, p. 217, in-fol., 1666, Lyon, Benoit Coral; —
 YHistoire des triomphes de l'église lyonnoise, avec la prinse de Montbrison;
 — De tristibus Franciœ, ouvrage réimprimé par les soins de M. Cailhava,
 Lyon, in-4, et le Père Lelong qui cite les deux gravures suivantes : Prise
 de Montbrison, le 29 juillet (Tortoret et Pérussin) ; — La même avec vers
 flamands.
      (3) Le château de la ville de Montbrison. avait autrefois servi de rési-