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ESTIEN.NE DU TRONGHET,
                 SECRÉTAIRE   DE CATHERINE      DE   MÉD1CIS




                              (suite et (in).




   Comme l'événement le plus considérable de la vie de du
Tronchet se lie étroitement à la prise de Montbrison, il ne me
semble pas inutile de rappeler avec quelques détails ce mémo-
rable épisode.
   On sait avec quelle fureur, en 4862, s'allumèrent dans toute
la France les guerres de religion, mais surtout dans le midi,
où les huguenots étaient bien plus nombreux que dans le nord.
Pendant cette seule année, ils s'étaient déjà rendus maîtres de
plus de deux cents villes.
   Lyon, à la faveur d'une émeute qu'ils avaient soulevée, tomba
entre leurs mains. Aussitôt, le baron des Adrets, leur chef dans
le Dauphiné et la Provence, en prit possession au nom du prince
de Condé et s'y livra aux plus atroces déportements : les autels
furent renversés, les images et les reliques foulées aux pieds,
les églises livrées à la rapacité du soldat, le culte romain
aboli.
   Le Forez ne tarda pas à éveiller son attention. Quelques
prédicants ayant été arrêtés à Feurs et à Saint-Galmier et de là
conduits prisonniers à Montbrison, des Adrets choisit ce prétexte
pour marcher contre la capitale du Forez. Chemin faisant, un
de ses lieutenants, M. de Poncenat que le prince de Condé avait
envoyé d'Orléans pour renforcer l'armée lyonnaise, s'était em-