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404 ÉTUDE SUR LA LANGUE DES HÉBREUX. David et aux Prophètes, il n'a pas subi le moindre développe- ment organique. Au sein de cette société immuable, aucun mouvement inté- rieur ne s'est produit. Jérusalem n'a eu ni Lycée , ni Portique , ni Académie. Nulle école de philosophie n'a essayé sur cet idiome rebelle les spéculations de la pensée et les subtilités de la dia- lectique. Nulle école de rhéteurs ne lui a appris à s'enrichir des ressources et des artifices de l'éloquence : il n'a pas rencontré de savants pour peupler son dietionn; ire de ces expressions sans vie qui sont des chiffres ou des signes mnémoniques ; et, pendant qu'à chaque pas , le voyageur qui erre sur les bords du Nil, de l'Euplirate ou du Gange, heurte de son pied des monuments enfouis par les siècles , les savants qui interrogent le sol de la Judée, ne peuvent lui faire rendre un seul débris, un tronçon de colonne, un fragment de statue, un reste de sculpture ou d'ar- chitecture qui fasse connaître ce que fut chez ce peuple l'art figuré, aux diverses époques de son histoire. 11 y a loin de cette physionomie grave , religieuse, solennelle de la race sémitique à la physionomie mobile , audacieuse , entreprenante de la race Indo-Européenne. Aussi leurs des- tinées providentielles avant J.-C. furent profondément diffé- rentes : Bossuet les a racontées. Aujourd'hui ces destinées sont unies et les deux courants de la civilisation n'en font plus qu'un. Nous portons réunis sur notre visage les traits de deux grandes familles humaines. Nous sommes les enfants deux fois bénis des deux générations, à qui Dieu dit : Benedictus Deus Sem, et : Di- latet Deus Japhet. La bénédiction religieuse à Sem ; la force d'ex- pansion à Japhet. Nous relevons de la belliqueuse race de Japhet, qui la pre- mière porta l'épée sur la terre, et qui la tient encore aujourd'hui. Sa langue est la nôtre ; son sang est dans nos veines ; ses ins- tincts sont notre courage, et le principe d'expansion qui lui fut attribué , c'est notre caractère. Nous relevons de la race choisie de Sem, à qui fut confié le dépôt sacré de la révélation : nous lui avons emprunté ses souvenirs et sa foi, ce sang de l'âme humaine. Elle a fait couler jusqu'à nous ces principes de la vie morale qui «