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                           DE L'INFINI.                        385

dans une obscurité croissante, et ceux qui l'étudient, entrer
dans une admiration sans bornes.
   La religion est une chose si grande, dit Pascal, qu'il est
juste que ceux qui ne veulent pas prendre la peine de la
chercher en soient privés. Et de quoi se plaint-on, si elle est
telle qu'on la trouve en la cherchant ?


              1,'lNFlNl N'EST QUE LE SOUVERAIN BIEN.



   Comment parler de l'Infini? Par la raison même, qui ne
cesse de dire tout phénomène suppose l'être, tout effet im-
plique la cause, toute substance, toute cause l'Infini, l'Infini,
la Perfection. La Perfection implique la vérité, la bonté et
l'amour infini, c'est-à-dire le souverain-bien. De là notre es-
prit non seulement croit au bien, mais aussi, que le bien est
un être, être éternel, qui ne procède que par amour ; et dès
lors s'ouvrent les perspectives du Christianisme au sein
d'une création. Le Christianisme est l'application de l'Infini
à ce monde : la conséquence est une merveille ou elle n'est
point... L'amour donne le trait d'union du fini et de l'infini.
   Telle la notion de l'Être , son caractère, celui de sa créa-
tion. Voici l'homme, maintenant.
   Créer c'est produire un être. Pour qu'il y ait être moral, il
faut qu'il y ait causalité , c'est-à-dire un autre centre d'action.
Sinon, cet être ne serait qu'une continuation de Dieu ; sa vie
ne serait pas sa vie, ses actes ne seraient point ses actes,
il ne pourrait dire : moi. Si l'homme existe , il est cause.
Mais, s'il agit de lui-même, il faut que Dieu lui donne un rayon
de sa Sagesse pour qu'il sache comment agir. A quoi bon
produire ses actes s'il n'en connaît pas la loi ! La connais-
 sance de la loi est ce qu'on nomme la raison. L'être im-
plique la causalité, la causalité, la raison : évidence récipro-
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