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370 LES BARBARES.
Kt l'ombre des grands chefs sur les tlanos des nuages ,
Immortelle après le trépas,
S'en allant enflammer tous les mâles courages
Des héros qui suivent leurs pas.
Mais le nomade inculte a méprisé la lyre,
La hache seule arme son bras ;
Il pntraîne avec lui sa famille en délire,
Qui crie... « Avance... ou tu mourras. »
Le torrent roule et part... broyant à son passage
Conquérants et peuples conquis,
Assemblage énervé sans âme et sans courage
Au repos qu'il avait acquis.
Le colosse de Rome a frémi dans ses membres ;
11 va s'écrouler désormais.
Les Vandales, les H u n s , les Alains, les Sicambres
Ont fait craquer ses vieux étais.
Les u n s , pressant les flancs de robustes cavales,
Se déchaînent en tourbillons ;
Tandis que les forêts de leurs sombres dédales
Vomissent d'épais bataillons.
Oppose donc, Romain, tes armes incertaines
A la framée au coup si sûr,
Au mépris de la mort de ces hordes germaines
En cheveux d'or, aux yeux d'azur.