Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
          EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS.                           361
   Le Village incendié vu au clair de lune et le Trophée de chasse sont des
œuvres pleines de mérite et d'effet.
   MM. Armand et Adolphe Leleux sont toujours remarqués au premier
rang de nos peintres de genre.
   Des deux tableaux que nous avons de M. Armand Leleux les Maréchaux
ferrants, nous semblent le meilleur : nous y trouvons deux belles et
franches figures d'ouvriers, avec la beauté mâle et digne que donne l'appli-
cation à un pénible travail ; mais le tableau tout entier consiste dans ces
deux têtes. L'artiste fait un si grand abus des tons noirs et bitumineux,
qu'il est impossible de distinguer aucun détail autour des deux per-
sonnages ; la partie inférieure de leur corps est complètement noyée dans
des ténèbres impénétrables.
    M. Armand Leleux réussit moins bien à rendre la grâce des femmes et des
enfants : la Récréation maternelle est d'une observation pauvre et vulgaire.
L'artiste n'a su trouver aucun détail pour égayer et rendre intéressante
 cette petite scène de la vie intime.
    La composition de M. Adolphe Leleux, Enfants conduisant des oies est
peinte avec beaucoup moins de recherche et de poli que les productions
de M. Armand Leleux, mais nous y reconnaîtrons certaines qualités qui
manquent à ce dernier.
    Ces trois enfants qui poussent devant eux le troupeau ailé et criard sont
 frais et vifs ; ils ont, surtout la petite fille qui marche en filant sa quenouille,
l'air sérieusement affairé des jeunes paysans associés dès leur plus bas âge
aux travaux et aux préoccupations du bien-être de la famille ; ils ont en
même temps toute l'étourderie et la curiosité de l'âge pour qui la vie est
chose nouvelle. M. Adolphe Leleux a fait là une œuvre pleine de verve et
 de gentillesse.
    Les Dénicheurs bretons de M. Luminais sont une simple esquisse, digne
toutefois de retenir l'attention, car elle est on ne peut mieux entendue.
Les personnages bien groupés ont de l'énergie, de la simplicité, et de l'élé-
gance ; cette esquisse est du domaine de l'art élevé et durable.
   M. Courbet nous fait connaître sous trois aspects différents son talent qui
fait si grand bruit depuis quelques années ; il ne nous est pas possible,
d'après trois tableaux seulement, d'apprécier la valeur d'un peintre qui se
distingue par une grande fécondité. Disons seulement que le. Portrait, le
Paysage et la Cribleuse de blé indiquent un artiste très-sûr de son pinceau ,
sachant imprimer par des traits énergiques le souvenir de ses œuvres dans
l'imagination de quiconque les a considérées une fois. Mais il est des visions
bizarres , étranges, difformes, qui frappent l'imagination sans occuper l'ii»-