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                    ESTIENNE DU TRONCHET.                    349
 de Mademoyselle Panftle ne devait-il pas se montrer complète-
 ment ignorant '.' En second lieu, il est fort douteux que notre
homme qui avait la prétention d'être le créateur, ou plutôt le
réformateur en France du genre epistolaire, ait jamais signé ses
 chefs-d'œuvre calligraphiques. J'ai même remarqué dans ses let-
tres le soin qu'il met à se vanter le moins possible de son beau
talent pour les lettres bâtardes. Il n'en parle qu'une seule fois,
à mots couverts, en cédant humblement la palme sur ce point à
du Thier, alors en possession de la plus grande renommée.
   Je ne dois pas négliger, malgré tous ces indices, de soumettre
 au lecteur qui en sera juge en dernier ressort, une autre suppo-
sition. Peut-être le manuscrit dont je viens de parler est-il de
la main même de Loys Papon ? Cette nouvelle hypothèse n'a rien
d'improbable. Ami de du Tronehet, peut-être avait-il reçu de lui
d'excellentes leçons d'écriture. Quelques mots assez vagues de
la préface en prose du Discours laisseraient même supposer que
le petit manuscrit est de sa propre main. Disait-il vrai, ou bien
voulait-il donner le change à Mademoyselle Panfile ? C'est, je
crois, ce dont il serait bien difficile de donner une explication
 tout à fait concluante. Quoi qu'il en soit, il existe à Londres,
 dans la bibliothèque Harléïenne, n° 4325, un autre manuscrit
 du même Loys Papon. Il est, dit-on, fort beau et orné de dessins
et d'enluminures. En voici le titre :
   Pastorelle sur la victoire obtenue contre les Allemands, Reylres,
 Lausguenets, Souysses, et François, rebelles à Dieu et au Roy très
 chrétien, Van 1587. A Montbrison, représentée le vingt septième
jour de février 1588.
   Ce manuscrit ne peut être de la main de du Tronehet, puis-
 qu'il est de trois ans au moins postérieur à sa mort. Peut-être
est-il de celle du chanoine? Grâce aux soins de l'ambassadeur
 actuel de France en Angleterre, la ville de Montbrison, en pos-
 sède une copie exécutée, dit-on, avec toute l'exactitude qu'il est
aujourd'hui permis d'apporter en reproduisant ces précieux
restes d'un art éteint. Je ne la connais pas encore, mais lorsque
j'esquisserai les traits des principaux membres de la famille Pa-
 pon, je ne manquerai certainement pas de la décrire avec toute