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332                     CORRESPONDANCE INÉDITE
la connexité de la matière. Et comme je scay que, non seulement
vous scavez l'antiquité des pays qui vous avoysinent, mais mesme
des plus éloignés, et qu'ayant veu les archives de Genève il vous
sera sans doute tombé en main quelque pièce qui me donneroit
lumière, je me suis imaginé que ma profession me devoit donner
la liberté de vous descouvrir mes projets et de vous y demander
ayde à condition toutes fois que vous n'y employerez que le
temps que vous destinez à vous divertir. Autrement j'abuserois
du peu de loisir que vos occupations vous laissent, en quoy je se-
rais criminel envers la postérité qui attend et ornement et ins-
truction de vous

                     A M. Péaget, citoyen de Genève.
   Monsieur, quoyque je n'aye pas l'honneur d'estre connu de vous
et qu'à ceste raison je ne vous debvrois point aborder sans pré-
face, néantmoins sur l'assurance que M. Perreaud , mon ancien
amy, m'a donnée que mon compliment ne vous seroit pas désa-
gréable, je vous descouvre librement et sans aucune cérémonie,
le désir que j'ay il y a longtemps, d'avoir conférence avec vous.
On m'a asseuré que vous travaillez à l'histoire de Genève, et comme
j'ai entrepris celle de Bresse et de Bugey, j'ay creu qu'à cause
du voysinage, nos ouvrages ayant quelque conformité, nous pour-
rions bien avoir faute l'un de l'autre, sans le scavoir. C'est pour-
quoi dans la franchise qui règne entre les gens de lettres, je
vous offre tout ce que les manuscrits, les chroniques et les ar-
 chives qui m'ont passé par les mains, peuvent fournir qui serve
 à vostre besogne, pourveu que vous me fassiez cette grâce de me
 le faire cognoistre plus particulièrement. Àussy, si vous scavez
 quelque chose de Testât ancien de la Bresse et du Bugey et des
 sires de Thoire et de Villars, l'un desquels a esté comte de Ge-
 nevois par testament du dernier de sa famille, mesmes des vieux
 barons de Gex, vous m'obligerez infiniment de me le communi-
 quer, et ceste faveur, jointe à l'impression que vos mérites ont
 faict sur mes volontés, me fera estre avec plus de passion,

      Vostre. etc.                               GtlICHENON.