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                    DE LA CHIRURGIE A LYON.                         32i

s'élever rapidement à un degré de considération que depuis
le moyen âge elle avait cessé d'atteindre : ce fut une véri-
table transformation. Le XVIIIe siècle fut, pour notre art, ce
que le XVIe avait été pour les lettres lyonnaises lors de la
brillante époque de la Renaissance.
   Le mouvement était donné ; d'importantes réformes allaient
s'accomplir. Nous avons fait voir, en parcourant le moyen
âge, combien le défaut de lettres et de philosophie avait nui
aux progrès scientifiques ; jusque-la les chirurgiens savants et,
lettrés étaient d'honorables, mais trop rares exceptions. Il
était besoin de modifier l'organisation des écoles ; il fallait de
ce qui n'était qu'une exception faire une règle générale ; on
éleva le niveau des études professionnelles. Le baccalauréat,
qui réalisait d'heureuses garanties de savoir, fut la première
des épreuves que l'aspirant devait franchir pour arriver au
sanctuaire. La science se trouva ainsi élevée sur un terrain
nouveau où elle pouvait se développer a l'aise. Désirons,
pour l'honneur de l'art, qu'on n'abandonne plus cette voie
sûre et fertile , et qu'on ne retranche jamais les racines de
l'arbre scientifique qui ne peut ni prospérer ni fleurir sans
cette sève littéraire : elle seule possède une force intrinsè-
que capable de résister à toutes les vicissitudes humaines, et
de vivifier toujours les semences que l'expérience des siècles
apporte dans son sein.
   L'influence des études littéraires fut immense : la chirur-
gie , rehaussée par les diplômes universitaires, prit un essor
rapide dont le dernier terme n'a point encore été atteint. Ai-
je besoin de rappeler, Messieurs, que vous admîtes alors
dans vos rangs des chirurgiens lyonnais de cette école, qui
avaient pris place parmi les littérateurs et qui ont eu l'hon-
neur, comme Marc-Antoine Petit, de voir leurs productions
couronnées par l'Académie française (1)?
  (1) La Médecine du cœur de Marc-Antoine Petit de Lyon (1806) renferme
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