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DE LA CHIRURGIE A LYON. 315 biacées (Dalechampia) ; l'historien Rubys l'appelle notre Escu- lape lyonnois (1), On voit de quelle prodigieuse activité était pénétré l'esprit public, et quel brillant essor s'opérait dans le travail de la pensée. C'est à Lyon que prit alors naissance l'une des plus grandes découvertes médicales des temps modernes : c'est dans notre cité que son auteur, Michel Servet, recueillit pendant ses divers séjours (vers 1530, puis en 1536, en 1540 et 1543) les matériaux de l'ouvrage qu'il publia à Vienne en 1553 sous le titre de Christianismi restitutio, ouvrage dans lequel il dé- couvrit le phénomène de l'hématose et de la circulation pul- monaire et en devina la théorie (2). Le réformateur Calvin poursuivit Servet à outrance , et le fit brûler vif a Genève, le 27 octobre 1553, à l'âge de 44 ans. Le fanatisme étouffa ainsi les élans de la science. Ce fut à la même époque que parut à Lyon Michel Nostra- (1) Daleschamps a conquis et conservé un rang distingué dans l'histoire de la littérature. Sa traduction française de la Chirurgie de Paul d'Egine est restée la meilleure de toutes jusqu'à nos jours où M. René Briau vient d'en faire paraître une nouvelle. ( Parts, 1855.) Nous croyons devoir citer ici son jugement, honorable pour Daleschamp : « Jusqu'à nos jours cette ver- « sion a été la seule à l'aide de laquelle on a connu et étudié la chirurgie de « Paul d'Egine... 11 l'a fait suivre de commentaires souvent fort instructifs et « qui dénotent un homme versé dans la connaissance et la pratique de notre « art. » (René BRIAU, p. 50.) — Daleschamps, reçu docteur à Montpellier en 1547, était établi à Lyon dès 1552 ; sa pierre tumulaire (il fut inhumé dans l'église des Jacobins) conservée au Palais des Arls, près du lieu des séances de l'Académie, nous apprend qu'il mourut à Lyon en 1588, à l'âge de 15 ans. (Voyez PÉTREQUIN, Mélang. de chirur., p. 34.) (2) C'était un grand pas pour la science. Ce fut à Harvey, riche des observations de Servet, de Césalpin et de son maître Fabrice d'Aquapen - dente, que revint l'honneur de découvrir (1619) et de démontrer(1628) la circulation générale. Elle ne fut admise dans aucune Faculté avant 1650, c'est-à -dire un siècle après la publication de Michel Servet.