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310 ESSAI SUR L'HISTOIRE Pendant que le monde scientifique était en proie a ces longues et pénibles épreuves, une ère nouvelle se préparait pour le monde littéraire , je veux parler du siècle de la re- naissance qui imprima à la société lyonnaise une impulsion si vive et si féconde. On l'a dit a juste titre : « Le XVIe siècle fut la plus belle époque de la civilisation lyonnaise : on ne vit, en effet, en aucun temps, un essor si général et si grand de la pensée, et un nombre si considérable de per- sonnes distinguées dans tous les genres. » (Monfalcon, Hisl. de Lyon, p. 589), Partout une activité insolite se développe; les monuments publics se complètent et se multiplient : on venait de com- mencer la façade de l'église de Saint-Nizier (1454), on ache- vait celle de la cathédrale de Saint-Jean (1476). Charles VIII plaçait la première pierre de l'église de l'Observance (1495) ; les conseillers-eschevins, en vertu des lettres patentes de François Iev, fondaient (1527) le collège de Lyon, où fut appelé (1529) Barthélémy Aneau, célèbre professeur de Bourges. L'hôtel-Dieu était devenu insuffisant (1); Kléberg contribuait à la fondation (1532) de Y Aumône générale (au- jourd'hui hospice de la Charité) destinée alors aux pauvres, aux orphelins et aux voyageurs sans moyen d'existence (Monfalcon, p. 604). Lyon était devenu la patrie adoptive d'une foule de familles italiennes, que les guerres civiles forçaient à chercher un refuge en France (Voy. Monfalcon, p. 546). Le Commerce, les Lettres et les arts y attiraient un grand concours d'in- dustriels , de littérateurs et de savants. L'imprimerie, introduite en 1472 par le lyonnais Barthé- lémy Buyet, était des plus florissantes ; elle contribua puis- ai) En 1229, Lyon possédait quatre léproseries (il y en avait près de deux mille en France). Ses ressources hospitalières avaient augmenté avec le temps. (A. PÉRICVI-», Documents historiques.)