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          LES CHARLATANS.

                                                  .   .   .   .   lHilchra Lavern.i ,
                     Da mihi fallerc, da justo sanctoque Videri. IJor, ep. 1, l{i, M




 tSavez-vous pourquoi Dieu, du don de la parole,
 A la race d'Adam permit le monopole ?
 C'est afin, j'en suis sûr, que l'homme intelligeni
 Pût duper son prochain et gagner de l'argent.
 Les simples trouveront que par un tel système
 On ne doit pas résoudre un si grave problème
 Et que, malgré l'esprit des hommes d'aujourd'hui,
  Pourtant il ne faut pas voler le bien d'autrui.
 Mais si ces bonnes gens vont puiser à la source,
  Où boivent les docteurs du pays de la Bourse,
  Ils apprendront bientôt, au milieu des succès,
 D'un scrupule naïf à guérir les accès.
 Si le dupeur d'autrui, dans son noble exercice,
 Ne se compromet pas auprès de la justice,
  Il a touché le but : c'est un bon citoyen ;
  Il gagne de l'argent ; le reste n'est plus rien
  Peut-être vous pensez qu'il est bien difficile
  D'écrire sur la chose un nouvel évangile ?
  Mais aussitôt Barnvim, l'illustre Américain,
  Vient nous enseigner l'art de flouer le prochain.
  Le vertueux docteur prêche cette maxime :
  Qu'en tondant de bien près le dos de la victime,
  Il faut lui compatir, tâcher de l'égayer,
  Et, par quelques bons mots, largement la payer,
  Barnum même est dévot, et son âme sensible
  Cite, suivant le cas, des versets de la Bible.
Avril 185(5.                                      18*