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DISCOURS DE M. BONNET. 183 pris et exprimé les merveilles de la création, qui se révèlent dans la fleur et dans l'insecte aussi bien que dans la majesté des eieux et les magnificences de la terre. Nos succès, déjà si honorables, auraient été bien plus grands encore, si tous nos collègues de la section des beaux-arts eussent produit leurs œuvres récentes. Quelle place n'eût pas obtenue dans l'admiration publique le directeur de notre école de pein- ture, M. Bonnefond, qui, après avoir excellé dans le genre dont ses maîtres lui avaient donné la tradition, découvrit une nouvelle manière, mérita d'être signalé comme l'émule de Léopold Robert, et parut, après la mort de ce grand artiste, comme une espé- rance et une consolation ! Combien aussi ne devons-nous pas regretter que le professeur de gravure, M. Vibert, n'eût pas encore achevé cette planche à laquelle il travaille depuis vingt-deux a n s , avec cette sévérité pour soi-même, qui est un des caractères de la supériorité ! Re- produisant avec un art digne de Marc-Antoine, dont il s'appli- que à retrouver les voies, les phases de deux vies, commencées et poursuivies l'une dans le bien et l'autre dans le mal, il eût popularisé le tableau d'Orsel, qui est tout à la fois une œuvre d'art, un poème et un enseignement moral. Je dois m'arrêter, quoique la limite que je me suis tracée, en ne parlant que de l'Exposition, m'ait conduit à passer sous si- lence la nomination au titre de correspondants de l'Institut, pen- dant le cours de cette seule année, de trois membre de l'Aca- démie de Lyon et entre autres de M de Boissicu, l'auteur des Inscriptions antiques, et de M. Chenavard, le maître vénéré de nos jeunes architectes. J'en ai dit assez pour faire voir combien de travaux accomplis par nos compatriotes, combien de distinc- tions constatant leurs succès, repoussent tout esprit de dédain de Lyon envers lui-même, et appellent la justice que trop sou vent il se refuse. Soumise à toutes les influences civilisatrices, qui ont formé la so- ciété française, notre ville a eu de plus le bonheur d'être initiée à l'industrie et aux arts par les Florentins que poussèrent d'abord dans ses murs les déchirements de la guerre civile et que les