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DE GUICHENON. 121 eut lieu en effet six ans après, au prix de 48,000 livres, dont la ville paya une moitié, et l'autre le fut par l'héritière de Gaston d'Orléans, Mademoiselle, princesse de Dombes, celte tante de Louis XIV, qui plus tard épousa Lauzun. Mais, lorsque au conseil de Gaston d'Orléans, on se mit à délibérer sur l'oppor- tunité de l'acquisition du comté de Châtillon-les-Dombes, on voulut remonter aux origines de cette propriété ; était-elle un démembrement du domaine royal de France , ou bien terre de l'Empire? Pouvait-elle ou non donner lieu à un acte quelconque de revendication de suzeraineté ? Yoila ce qu'il importait de connaître. Toutes les recherches faites pour élu- cider ces questions avaient été infructueuses, attendu que les hommes les plus érudits ignoraient, jusques au moindre détail, l'histoire de cette province. D'Hozier qui passait pour tout savoir, interrogé sur cette matière, renvoya à Guichenon qui, interpellé, laissa passer deux mois avant de fournir la courte réponse que voici : A Monsieur de Vaugelas, gentilhomme, etc., etc. Monsieur, Je vous fais responce bien tard; mais ne m'accusez pas pour- tant de paresse ou de mauvaise volonté. La fonction de syndic de cette ville et le passage de toute l'armée d'Italie avec la réception de M. de la Motte-Houdancourt, nostre lieutenant du roy, m'ont ostétout lcloysir quej'avois, mais aujourd'huy que je commence à respirer l'air du repos je satisfais à voslre courtoisie, non pas si pleynement que vous espérez, ains seulement suyvant ce que j'ay appris des titres et archives de ce pays. Vous seaurez donc, Monsieur, que la seigneurie de Dombes est sortie de l'ancienne maison de Baugé par le mariage d'une fille qui fut mariée avec un sire de Beaujeu. Et comme les sires de Beaujeu, à l'exemple de plusieurs Roytelets de leur voisinage, voulurent jouyr de celte seigneurie souverainement; ils ont eu plusieurs guerres et différents avec les Comtes de Savoie qui