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118 CORRESPONDANCE INÉDITE lardée par un gentihorome de la maison de Lacottiôre, soute nu, dans cette tentative, par le châtelain de, Lent, Hugues de Ridai, commandant des milices de Bresse. A ces maux vint s'ajouter une famine aussi meurtrière que la guerre. « La « famine, dit Girardot de Beauchemin, historien contempo- « rain, commença en 1638, année de déplorable mémoire, où « les paysans, retirés dans les villes, y éloient entassés et sans « ouvrage. Le grain se vendoit au plus haut prix; on vivoit « d'herbages et d'animaux immondes. Les hommes hâves, « mourant de faim, mangeoient au besoin de la chair « humaine; les soldats tués au combat étoient encore utiles « dans cette nécessité; la mort se présentoit sous toutes les « formes. De grandes émigrations eurent lieu...» C'est trop nous étendre peut-être sur ces tristes détails, mais nous tenons à bien préciser la situation que présentait le pays au moment où Guichenon fut revêtu des fonctions syndicales. Il s'appli- qua, autant que faire se pouvait, à détourner de (a ville de Bourg et de son mandement le passage des troupes, à faire alléger le poids des contributions de guerre et des fournitures de vivres, exigées par les commandants des armées avec une impitoyable rigueur. Le 4 novembre, c'est-à -dire le premier jour où fut réuni le Conseil de la ville, sous sa présidence, on fut informé de la prochaine arrivée à Dijon de Monseigneur le prince de Condé, et séance tenante il fut arrêté que le sieur Guichenon, premier syndic, ferait le voyage de Dijon, qu'au nom de la ville, il ferait présent au prince de deux douzaines de chappons gras, et d'une douzaine de perdrix. Guichenon se rendit aux vœux du Conseil, partit pour Dijon et revint à Bourg rapportant, approuvées et signées par le prince, toutes les requêtes que le Conseil lui avait adressées. Cependant, la sollicitude qu'il mit à poursuivie les intérêts de la ville de Bourg ne lui fit pas négliger ses travaux et ses recherches sur l'histoire de Bresse et de Bugey; il visita, chemin faisant, les