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106                         LE VEAU I>'0K.
 Jamais, sur les raj^ons de mon vieil arsenal,
 Je n'ai voulu ranger le fade madrigal.

 Quand Juvénal faisait sa sixième satire,
 Quand sa verve, un peu libre, infligeait le martyre
 Aux beautés à la mode, aux femmes de son temps,
 Il ne s'appliquait pas à polir ses accents.
 Suivons au lupanar Lycisca Messaline (1)
 Quittant, pour un grabat, sa couche palatine (2),
 Et dites si l'auteur fait la petite voix
 En contant les détails de tant d'affreux exploits.
 Mesdames, il est vrai, sur son impure échine,
 Je n'ai pas parmi vous à fouetter Messaline ;
 Car on ne connaît pas sur notre étroit terrain
 Ces grands débordements du vieux monde romain.
 Je viens donc simplement, aidé de ma férule,
 Fustiger des travers à coup de ridicule,
 Et je ne voudrais pas, exagéré témoin,
 Souvent manquer le but, en le visant trop loin.

 Je le sais ; la plupart, ignorantes du vice,
 Marchez, sans y penser, au bord du précipice,
 Et cachez sous des fleurs les dangers effrayants
 Du sol où vous portez vos pas imprévoyants.
 Mais dans ce tourbillon, où s'égare votre âme,
 Le bien dans votre cœur n'a pas éteint sa flamme.
 Même je dirai plus : pour faire contrepoids,
 Le luxe et le sermon sont menés à la fois,
 Et, quand sur le matin le bal languit et cesse,
 Vous quittez le salon pour aller à la messe.
 Heureuses si plus tard un tranquille sommeil,
 Dans un songe léger, vous apporte un conseil !
 Le calme, conduisant le scrupule à sa suite,

 (1) Tituhim mentita Lyciscœ. JITVEN. VI, 123.
 (2) Ausa palalino tcgetem prsferre cubili. JUTES, VI, 117.