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                          LES TROIS UH.U'fcXON.        .                     G7

 essai. Les Romains et les étrangers . interpellés ainsi , passaient
 indifférents , sans se douter le moins du monde de l'étrangeté
 de la demande. Enfin , ô bonheur ! un vrai Forésien , un Gaga
 pur sang se présente et entendant la phrase invariable de Cha-
pelon , éclate de rire , et lui répond sur le même ton. C'était un
voisin , un indigène de la rue Polignais ; on s'embrasse , on ne
 se quitte plus, et on ne cesse de parler de la patrie absente
jusqu'au moment où l'on aura le plaisir de la revoir.
   Pour comble de joie, à peu de jours de là , l'abbé retrouva son
jeune frère qui , depuis quelque temps , habitait Rome , déjà
installé chez un coutelier en qualité de compagnon. Aussitôt après
avoir perdu son frère, espérant le retrouver sur son chemin, il
s'était hâté de quitter Gênes, et c'était seulement après quelques
semaines qu'il leur était donné de se revoir.
   On peut se faire une idée du bonheur de Jean Chapelon ! Cette
fois on ne se perdit plus , le projet de se fixer à Venise fut sans
 retour abandonné ; Maître Jean prit congé de ses jeunes amis .
et les trois pèlerins arrivèrent sans encombre à Saint-Etienne où
la grosse Chapelonne se morfondait dans l'attente.
   Après ee voyage , qui ressemblait un peu à une escapade , et
qui eut son quart-d'heure de Rabelais , l'abbé Jean Chapelon
s'enferma quelque temps dans une austère retraite pour se pré-
parer à l'ordination. Une fois prêtre , le clergé de l'Eglise de
Saint-Etienne (i) l'admit à prendre rang parmi les sociétaires
de cette paroisse. L'abbé Chauve, à qui nous empruntons la plu-
part de ces détails , ne cesse de vanter la bonté de cœur, (a dou
eeur, la modestie et l'humeur égale de Jean Chapelon ; il était
aimé et choyé par tous ses confrères . et il devint l'étroit ami de
M. Colombet, curé de Saint-Etienne. Une fois ordonné prêtre , il

  (t) La principale église se nomme S t-E tienne , ou la Grand       en langage
populaire ; c'est la plus ancienne ; Notre-Dame   , de création postérieure, est
la seconde paroisse de la ville.
  La société des prêtres de St-Elienne    fut établie en i4G6, par Charles de
Bourbon, archevêque et comte de Lyon.
  La société de Notre-Dame    fut instituée en r66n et confirmée par l'arche
vêque de Lyon , Camille de Neufville.