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M. JULES JAN1K. 297
téraire, les conduisant partout avec lui, même dans les sen-
tiers les plus ardus de la fantaisie ?
Nos littérateurs si ardents à la recherche des Lyonnais
dignes de mémoire auraient-ils oublié celui-ci? Serait-ce que
courbés trop souvent pour exhumer, dans les débris du passé,
des noms quelquefois justement ignorés, ils n'aient pas
aperçu cette figure qui appelle l'attention de tous par sa
piquante originalité ? Devrions nous penser qu'ils ont volon-
tairement négligé M. Janin parce qu'en 1838, dans son
voyage en Italie, il se livrait à de spirituelles plaisanteries
pour montrer que notre ville sacrifiait les intérêts artistiques
aux intérêts matériels ? Devait-on se fâcher (1) et ne pas sou-
rire plutôt de boutades de ce genre : si Lyonpossèdait le hêtre
de Virgile il le jetterait au feu ou en ferait une barque. N'est-ce
pas là une exagération de poète qui, aux yeux de tout esprit
juste et équitable, doit se réduire a ceci; que chez nous
l'art et les artistes ne sont pas peut-être à la place qu'ils
devraient occuper.
Quoi qu'il en soit, quand chaque province, chaque ville,
chaque bourgade, s'empressent d'élever a la gloire d'enfants
d'un talent souvent fort contestable, qui une statue, qui un
buste, ce n'est pas trop qu'une voix s'élève dans le Lyon-
nais pour louer un de ses fils qui compte parmi les meilleurs
écrivains de notre époque !....
Il appartenait a cette Revue de réparer cet oubli ou cette
injustice, et notre prétexte pour parler de l'illustre critique
sera la publication de l'Å“uvre de sa vie.
Sous le titre d'Histoire de la littérature dramatique (2),
(1) On se fâcha tout rouge même , l'honneur de Lyon fut défendu avec
courage dans tous les journaux . Dans cette Hernie (t. vu, p. 482), M. F.-Z.
Collombct, armé de toutes pièces, se mit à la poursuite du feuilletoniste
qui ne dut son salut qu'à la légèreté de ses armes.
(2) 4 Volumes in-12, chez Michel Lévy, Paris.