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502                        BIBLIOGRAPHIE.

sa douleur ; et jamais pareil fidéï-commis fut-il plus religieuse-
ment et plus magnifiquement exécuté?... Le fait est démon-
tré par les plus invincibles preuves et les documents les plus
authentiques ; et c'est de ce fait lui-même que M. Baux tire
la naturelle explication du caractère essentiellement flamand de
l'œuvre. Nous louons sincèrement M. Baux de ses efforts pour
dégager cette gloire des décombres et de la nuit d'un passé si
longtemps jaloux d'elle. Il y a honneur à restituer la gloire à qui elle
est due. Il y a surtout justice ; et, sous ce rapport, l'Å“uvre de
M. Baux est une véritable bonne action à l'endroit de cette
illustre mémoire.
  Comme on le voit, ce travail est complet ; hommes et choses,
tout y est conduit jusqu'à nous, par l'estimable auteur, avec une
conscience, qui fait réellement du bien à l'esprit, en notre temps
de légère littérature et de science souvent aussi fausse que pré-
somptueuse.
  Ainsi avons-nous suivi, avec lui, le voyage aventureux de cette
nef sacrée sur le flot des âges, jusqu'à cette époque de béotisme
démocratique où la splendide église dut, proh pudor ! se dé-
guiser en grange à foin pour échapper au marteau démolisseur
ou aux indécences de la profanation ! Grâce à cet heureux subter-
fuge, la merveille est restée debout : debout pour être admirée
par tous et décrite par M. Baux. Elle méritait bien cette double
bonne fortune.

   Ajoutons, en finissant, que la publication nouvelle fait un égal
honneur à la librairie de M. Bauchu qui vient de l'éditer, et aux
presses lyonnaises de M. Vingtrinier qui l'ont produite. L'impres-
sion en est nette et d'un beau caractère; et elle est rehaussée,
en outre, de quelques jolies vues du monument, par deux re-
marquables épreuves chromo-lithographiées deMM.Engelmanet
Graf, reproduisant les portraits de Philibert le Beau tt de Mar-
guerite d'Autriche, tels que les représentent encore les vitraux
de l'église de Brou. On ne pouvait donner plus d'attrait à une
œuvre qui pût mieux s'en passer.
                                             ANTOINE MOLLIÈRE.