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                        FEDOR ET LOUISE.                         491

   Sa figure était souriante. — Mais auparavant, dit Louise, elle
était sombre et colère, comme si elle venait de découvrir l'ingra-
titude de son amie.
   — Elle sourit, dit Barenbeck, parcequ'elle a fait notre bonheur.
Merci bonne sœur! Si tu m'avais offensé, tu as tout réparé. Que
la terre te soit légère! Je prendrai garde aussi que tous tes
anciens amis soient bien soignés. C'est ipe que Louise fera elle-
même avec plaisir.
   Lorsqu'ils furent sortis de la chambre, madame Barenbeck
demanda à Louise, où était la partie importante de son héritage.
Elle voulut visiter tous les quadrupèdes.
   Louise les conduisit dans la pièce où se trouvaient les chiens e(
les chats.
   — Vraiment, dit Louise, ces bêtes paraissent savoir que leur
maîtresse est morte. Elles nous regardent avec tristesse et crainte.
Pauvres bêtes, vous n'aurez pas à souffrir avec moi, lors même
que je ne vous ferai pas coucher sur des fauteuils, dans une
chambre richement décorée, vous serezbien soignées jusqu'à votre
mort. Si je pourvois à vos besoins, je ne veux pas oublier les
malheureux. Outre mes parents et mon frère, j'en connais d'autres
avec lesquels je suis obligée de partager notre bonheur, notre fidèle
voisine madame Petermann et sa fille Rose ; madame Ermel et ses
enfants. Puis encore notre pauvre Ami, l'écureuil et le pinson.
   — Très-bien, dit Barenbeck, nous voulons observer religieu-
sement les devoirs que le Seigneur nous a imposés à l'égard des
hommes et des animaux. Oh ! comme Dieu a miraculeusement
changé nos douleurs en joies ! Embrasse-moi chère épouse et toi
aussi ma fille! Fedordonne moi la main. Ainsi réunis par notre
amour nous voulons traverser la vie, faire un usage raisonnable
de notre fortune et ne jamais oublier nos frères dans le malheur.
  Quoique aveugle, le pinson parvint à se percher sur la tète de
Louise. Comme s'il avait voulu rappeler les animaux au père de
Louise, il se mit à siffler sa mélodie. Ainsi nous vivrons! Ainsi
nous vivrons ! Ainsi nous vivrons tous les jours !
   Ce qu'il avait chanté se réalisa. Tous réunis iis vécurent de
longs jours dans le bonheur.                 F. JJORIHT.