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456            NOTICE SUR CHARLES DE BOURBON.
contre les Français ; cependant il restait encore la moitié
d'une ville à prendre. La partie d'Arras qu'on nomme la Cité
s'était soumise, mais la partie ceinte de murs ne voulait pas
se rendre. Louis vint en personne en commander le siège (1) ;
toutefois avant de faire jouer son artillerie, il « envoya qué-
rir aucuns dedans la ville avec lesquels... fut fait appointe-
menl que la ville seroit mise es mains du roy... pourvu qu'il
n'y meltroit nuls gens de guerre, et après ledit appointemenl
entrèrent, de par le roy, Mgr le cardinal de Bourbon... qui
tenoil en commende l'abbaye de Saint-Vaasl de ladite ville,
Mgr le chancelier Guy Pot, messire Philippe de Crevecœur,
seigneur des Querbis, gouverneur de ladite ville, pour prendre
et recevoir les serments des habitans. Et... ainsi qu'ils es-
loienl â table en ladite abbaye, aucuns mutins s'assemblèrent
en grand nombre et tumulte, et vinrent armez et embastonnez,
crians tuez, tuez, dont les dessusdits furent fort épouvantez
et non sans cause. Toutefois aucunes gens d'entendement de
ladite ville les appaisèrent finalement par douces parolles,
tellement qu'ils se départirent et s'en allèrent chacun en sa
maison (2)... »
  Après la pacification de l'Artois, le cardinal de Lyon revint
à Paris et, le dernier mardi de mars 1478, il reçut en son
hôtel Madame d'Orléans à laquelle il donna à souper ainsi

  (1) Voyez l'Hcrmite de Soliers, Cabinet de Louis XI, ch. 7; la Martinièrc,
Dict. de Gêogr., aux mots ARRAS et CASSEL.
   (2) Mer des Hisl., tome H, fol. cxlix; Comines, in, p. 506; Duclos, p.
349 de l'édit de Belin. — Plus tard les Artésiens se révoltèrent de rechef,
et furent cruellement châtiés. Le roi par une ordonnance datée de juillet
1481, défendit de prononcer le nom à'Arras sous peine de punition griève,
et lui substitua celui de Franchise. Les montagnards qui traitaient Louis XI
de tyran, l'imitèrent en 1793. Ils supprimèrent, par un décret, le nom de
Lyon et lui imposèrent celui de Ville-Affranchie. Ne serait-ce pas monsieur
de Robespierre, qui, natif d'Arras, aurait proposé cette substitution à la
Convention nationale ?