page suivante »
'Sr'--*^^jljy. FEDGR ET LOUISE. 393 il ne pouvait btfire que le soir. Il la remerciait chaque fois par ses caresses. En s'en retournant elle passa auprès d'un attroupement d'en- fants qui s'amusaient avec des hannetons. Les uns en avaient de pleines boîtes, les autres les faisaient partir avec de longs fils et un papier attachés aux pattes, d'autres avec une épingle implantée dans la cuisse, les faisaient tourner comme un moulinet autour d'une baguette. Louise essaya, mais avec beaucoup de peine, de leur faire com- prendre qu'ils martyrisaient inutilement ces pauvres bêtes, qui souffraient aussi quoiqu'elles ne pussent crier : Elle n'eut pas le temps d'achever sa démonstration car son père attendait son lait. CHAPITRE VIII. IL NE FAUT PAS TORTURER LES ANIMAUX POUR SATISFAIRE SA GOURMANDISE Louise était toute joyeuse. Madame Petermann lui avait pro- curé du travail qui lui rapportait 2 f. 50 par semaine. La joies qu'elle éprouvait de procurer à son père deux sorties par semaine, lui faisait supporter cette peine. Elle devait d'abord, de bonne heure,porter sur la place du marché tout l'étalage d'une marchande mercière, et le rapporter le soir. Elle passait le reste de la journée chez une marchande de volailles, d'oeufs et de légumes. Le soir seulement elle allait auprès de son père dont la santé s'améliorait lentement. Louise avait besoin de toute son activité. Entre quatre et cinq heures du matin, elle allait chercher le lait. A six heures elle transportait les marchandises de la mercière. Ensuite elle allait chez Madame Ermel la marchande de légumes. Celle-ci l'occupait dans l'intérieur de la maison à soigner ses jeunes enfants. Elle avait à surveiller une petite fille de neuf mois, encore au berceau, et un garçon de deux ans toujours assis devant une table sur laquelle il jouait avec des débris de soldats -, une fdle de huit