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fi FEDOR ET LOUISE. 327 fièvre, avait levé la tète et dressé les oreilles. Elle le repoussa doucement sous la couverture et courut dans l'antichambre où Henry et Lisette cherchaient à rétablir l'ordre. — Hé ! Noireau, Souris, Bello, et vous Diane, sortez d'ici ! Allons ! vite ! cria Henry à ses chiens. — Qu'avez-vous donc, Pierrot, Minette, Grisette, disait Lisette à ses chats. Toutes ces bêtes grognant et miaulant s'éloignèrent des enfants et reprirent leurs places sur leurs chaises et leurs coussins. La sœur embrassait son frère qui pleurait en regardant sa main droite ensanglantée. — Je ne voulais que le caresser, dit-il en gémissant à la con- seillère, et la vilaine bête m'a griffé. — Cela te vient bien, mon petit. On ne doit jamais rien tou- cher dans une maison étrangère, pas même un chat. Ne pouviez- vous pas rester dehors et ro'éviter toute cette scène qui ne peut que nuire à mon loulou ? — Le domestique nous a laissé entrer, dit la jeune fille, car vous êtes notre tante ! Ici la conseillère fronça le sourcil. Elle prit dans sa poche quel- ques pièces qu'elle donna à la jeune fille en disant : — C'est tout ce que je puis faire pour vous. Les temps sont mauvais. Les ca- pitaux ne rendent que de petits intérêts et la caisse des pauvres fait tous les jours de plus grands sacrifices pour les malheureux. Chacun doit songer à ses affaires. Si votre père y avait pensé il ne serait pas aujourd'hui dans la misère. — Ne prends pas cet argent, dit le frère colère, en poussant le coude de sa sœur. C'est précisément ce qui décida la jeune fdle à accepter cette aumône avec remercîments. Accompagnée de son frère irrité, elle sortit de chez sa tante. CHAPITRE II. ÎNE FAIS PAS SUPPORTER AUX ANIMAUX TA COLÈRE CONTRE LES HOMMES, — Elle ne me revcrra pas do sitôt, pensait Fcdor en quittant