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                       DE L'ARCHITKCTUÃIE                       311

uu de ces passages de transition où le génie, las de se servir
de formules vieillies et impropres à rendre fidèlement sa pensée,
las aussi de tâtonner au hasard et de chercher dans des hypo-
thèses plus ou moins vagues et incertaines la nouvelle marche
à suivre, essaie de s'attacher enfin à un principe vital, sérieux
et fécond, quitte à le relier encore par des soudures habilement
ménagées aux traditions du passé.
    Quelle ne doit pas être toutefois l'hésitation d'un.esprit à
la recherche d'une semblable solution, alors que trois écoles
bien distinctes sont en possession de se partager les goûts ; trois,
car à l'école des classiques et à celle des romantiques, anciens
adversaires, vient de s'ajouter encore celle des archéologues
qui, formée depuis peu d'années seulement, a déjà vu grossir
considérablement le nombre de ses adeptes et envahit chaque
jour, d'un zèle quelque peu exagéré, une si large part dans
les publications périodiques.
    Jetons un coup d'œil rapide sur ces trois écoles afin d'avoir
un point de dépari plus certain pour nos appréciations
    La première, celle de l'architecture dite classique, ne fut
point chez nous le résultat d'essais, de tâtonnements, d'études.
Notre caractère national, nos mœurs, nos matériaux rie lui ont
point donné naissance. Elle est arrivée toute faite, toute créée
de l'Italie, importée vers les commencements de notre'ère par
les Romains, nos conquérants, et adoptée par les Gallo-Francs
sans contrôle.
    Ce fut certainement un bienfait pour la Gaule, une sorte de
compensation alors à son asservissement que la dotation par
les Césars de tous ces somptueux édifices, de toutes ces immen-
ses constructions qui faisaient jouir la Gaule des mêmes avan-
 tages matériels que ceux dont jouissait Rome. — Mais c'était
 là une civilisation se substituant à une autre et non un véritable
 progrès. Le génie propre de nos ancêtres avait été étouffé, el
quand leur appui allait leur manquer, les ténèbres devaient se