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                 DE GRIMOD DE LA REYNIÈRE.                   293

de l'âme et du naturel, dont la sensibilité n'est point factice,
dont la gaité n'est point indécente
                                 est, sans doute, un sujet bien
précieux el bien recommandable. Je partage vos transports
et j'admire surtout l'étonnante facilité avec laquelle la dame
Screutzer a acquise tontes ces qualités en 18 mois de temps.
Car j'avoue que, pendant plusieurs mois que je l'ai vue à Mar-
seille, en 1791, je ne lui ai reconnu aucune de ces perfec-
tions. C'est sans doute une acquisition très-importante pour
la ville de Lyon qu'un (el sujet. Je désire fort que le goût vif
qu'elle a su inspirer se soutienne ; je le désire et pour sa
gloire el pour vos plaisirs. Chaque rôle que vous lui verrez
jouer, sera pour vous une jouissance nouvelle : et par le
talent de rajeunir toutes les pièces, elle vaut, à elle seule, tout
un répertoire
Avec autant de talent, elle ne restera pas longtemps à Lyon ;
elle sera enlevée par les théâtres de la capitale peut-être avant
la fin de son engagement. Ainsi, pour votre propre intérêt, -
ne la célébrez pas tant et jouissez-en plus modestement; et
plus vous la louez , plus vous vous exposez à la perdre. Ne
pensez pas rire, en disant ironiquement que les succès de
Mme Screutzer doivent ôtre fort intéressants pour Mme de
Beausset. Je vous assure que vous lui avez communiqué une
grande part de votre entraînement, qu'elle parle fort sou-
vent de cette actrice, et qu'elle m'a chargé de vous mander
qu elle veut absolument aller à Lyon pour voir M. M              et
Mms Screutzer. Ce sont ses propres paroles auxquelles je
n'ajoute rien. Je suis très-fort de votre avis sur les précau-
tions que vous établissez à l'occasion des lettres. Il est très-
sûr que celui qui en reçoit, ne peut en disposer que d'après
le consentement exprès ou supposé de celui qui écrit. Ainsi,
j'ai toujours supposé le vôtre, lorsque j'ai lu à ma tante quel-
ques articles de vos aimables épitres. Vous êtes si réservé en